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O.N.G. - Extrême-orient(é)
13 février 2012

Rome, CasaPound prend tout le monde à contre-pied

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CasaPound sera candidat avec sa propre liste aux prochaines élections municipales à Rome. Cette irruption dans la situation politique déjà chaotique de la capitale ouvre des interrogations : enlèveront-ils des voix à Alemanno, certains électeurs de gauche seront-ils séduits par un programme très social, peut-on envisager un succès important. « L’Espresso » a parlé de cela et d’autres choses avec Gianluca Iannone, le responsable du dit mouvement.

Après les évènements de Florence, certains voulaient l’interdiction de votre mouvement. Vous, en revanche, annoncez que vous vous présentez aux élections. C’est une provocation ?

« Non c’est une véritable proposition. Aux dernières élections, nous avons soutenu Alemanno et nous sommes très déçus par le résultat : aucune politique d’habitat populaire et au contraire la ville est plus que jamais aux mains des spéculateurs. C’est exactement comme avec Veltroni. Ainsi nous avons décidé de nous engager et de montrer notre différence tant avec la gauche qu’avec la droite. »

Quel sont vos objectifs en terme de résultats ? Et qui est votre candidat à la mairie ?

« Nous voulons faire élire le maire, naturellement. Dans tous les cas, nous sommes certains d’obtenir un très bon résultat qui montrera à quel point CasaPound est important dans la vie politique de Rome. Quant au candidat, nous l’officialiserons très bientôt : pour le moment, c’est encore une surprise. Ce que je peux vous dire c’est que nous montons une liste composée d’intellectuels, d’artistes et de personnes issus de professions libérales. »

Ce n’est pas très crédible de penser que votre candidat puisse devenir maire.

« Bien sûr. Il y a aussi une exigence pour nous de montrer que nous sommes un acteur politique à part entière et non pas une bande de délinquants qui agissent dans l’ombre. Nous parlons avec tous : nous avons organisé des débats avec la communauté chinoise, avec des anciens des Brigades rouges, avec des groupes homosexuels, en démontrant que nous avons une vision et des propositions politiques. Pourtant, malgré cela, on continue à nous mettre dans un ghetto. »

Ce ghetto se nomme le fascisme : je me trompe ou tu te définis comme « fasciste du troisième millénaire » ?

« C’est une définition qu’a donné de moi un journaliste mais j’avoue que je m’y reconnais. »

Ainsi, ils ont raisons ceux qui vous appellent des néo-fascistes ?

« Absolument pas. Le fascisme fut une révolution, la seule que nous avons effectivement eut dans notre pays. Selon moi ce fut une vision sociale avant-gardiste, un fourmillement pour les arts. Le fascisme construisait alors que le néo-fascisme a toujours voulu s’enfermer dans un ghetto et se défendre. Nous, nous voulons construire. »

Vous semblez oublier que le fascisme fut aussi une dictature.

«  C’est un point de vue : selon nous il y avait plus de liberté d’expression à l’époque que maintenant. De toute manière, nous revendiquons la liberté de dire que le fascisme a réalisé de nombreuses choses positives et nous voulons en être les héritiers. Regarde, nous visons dans un pays qui a vécu vingt ans sous le fascisme alors que l’antifascisme a duré soixante-dix ans. Derrière ce rideau de fumée, ce tour de magie, se cache en réalité un renforcement de certains pouvoirs. On te réduit au silence, on t’interdit de manifester ou d’organiser des évènements ou des initiatives, même quand ce fut au moment des inondations à Gênes et que tes militants partent aider, même quand tu travailles pour les plus démunis. »

Le fascisme a voté des lois raciales.

« Nous n’avons pas peur de dire que ce fut une erreur grave. Et nous l’avons déjà fait à de multiples reprises. Entre autre, ces lois raciales ont éloigné les juifs de la révolution fascistes alors que cette communauté en était l’un des protagonistes depuis la Marche sur Rome. Dans le gouvernement Mussolini de 1932, le ministre des finances, Guido Jung, était juif. Cela ne pouvait pas être autrement vu que notre culture Méditerranéenne a toujours consistée en un cocktail de cultures diverses. »

Cela fait bizarre d’entendre parler de Melting-pot de la part d’un leader d’une droite considérée comme xénophobe.

« Dans aucune de nos interventions, dans aucun de nos tracts, sur nos t-shirts ou nos brochures, existe une trace de haine vis-à-vis des immigrés. Ca c’est ce que vous trouvez dans les textes de Fallaci, pour ne citer qu’elle. C’est dans ce bouillon de culture là qu’il faut chercher les germes de la haine, pas chez nous. L’idée de choc des civilisations, qui désire hypocritement l’immigration sauvage pour pouvoir mieux l’exploiter, est la leur. Chez nous, vous ne trouverez rien de tel. Quand il y a eu le tremblement de terre dans les Abruzzes et que nous nous y sommes rendus, nous avons installé notre camp à Poggio Picenze. La communauté macédonienne de la ville avait particulièrement souffert et nous avons contacté un Imam pour pouvoir administrer leur culte. La haine vous la trouverez ailleurs, par exemple chez ceux qui hurlent « dix, cent, mille Acca Larentia », chez ceux qui rient en pensant à Piazzale Loreto, chez ceux qui veulent faire annuler les activités de nos membres car elles ne rentrent pas dans leurs canons de pensée. »

par Alessandro Capriccioli (L’Espresso – 8/02/2012)

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