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O.N.G. - Extrême-orient(é)
27 janvier 2009

Xie Jin (谢晋)

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Issu d’une famille bourgeoise d’intellectuels, son père est avocat et sa mère une riche héritière, Xie Jin naît le 21 novembre 1923 à Shangyu, ville de la province chinoise du Zhejiang. Lors de l’invasion de l’armée japonaise en 1937, la famille Xie s’intalle à Shanghai, ville ou il découvre le cinéma occidental, notamment avec les films de John Ford et Mervyn LeRoy. Il y étudie la littérature classique et suit les cours de comédie à l’Institut du Théâtre d’Etat. Il débute une carrière d’acteur à l’Opéra Chinois. En 1941, il entre à l’Académie Nationale d’Art Dramatique de la province du Sichuan, dans le centre du pays, avec pour professeurs Cao Yu et Hong Shen. Deux ans plus tard, il abandonne ses études et se produit dans plusieurs troupes théâtrales. Juste avant la libération de la chine en 1949, il travaille aux studios cinématographiques de Datong puis étudie la théorie marxiste à l’Institut de recherche politique de l’Université Révolutionnaire du Nord-Est.

De retour à Shanghai au début des années cinquante, Xie Jin assiste quelques cinéastes puis passe rapidement à la réalisation. Il connaît son premier succès personnel avec «La basketteuse numéro cinq» (1957), film également acclamé en URSS. Très influencé par les maitres du cinéma soviétique, tel que Sergei M. Eisenstein, Mikhail Romm et Grigori Chukhrai, ses deux films suivants, «Le détachement féminin rouge» (1960) et «Le grand Li, le petit Li et le vieux Li» (1962) sont des triomphes et vont faire de lui l’un des réalisateurs chinois les plus en vu. Alors qu’il vient d’achever «Sœurs de scène» (1965) lui et sa famille vont subir les terribles conséquences de la Révolution Culturelle qui commence en 1966. Ses parents, dénoncés comme antirévolutionnaires se suicident, Xie Jin est accusé de confucianisme est emprisonné puis condamné au travail forcé, notamment comme balayeur aux studios de Shanghai et travailleur agricole dans une ferme. Après plusieurs années d’humiliation, Jiang Qing la femme du Président Mao Zedong, le réhabilite en lui confiant la réalisation d’un film de propagande, «Jeunesse» (1977). Signalons que cette production marque les débuts de Joan Chen, future vedette internationale et impératrice Wan Jung, femme du «Dernier empereur» (1987) de Bernardo Bertolucci.

Par la suite, Xie Jin va encore diriger une douzaine de films qui seront présentés dans divers festivals et manifestations à travers le monde. Il dénonce notamment la Revolution Culturelle dans «Le conte extraordinaire du Mont Tianyun» (1980), un drame qui explore l’intégrité des personnages accusés à tord pendant cet événement, puis il raconte les bouleversements subis par les habitants de «La ville aux hibiscus» (1986) aux cours de cette période. Des œuvres qui vont faire de lui un modèle pour les jeunes réalisateurs de la nouvelle génération chinoise, tels que Zhang Yimou et Chen Kaige. En 1997, pour la commémoration de la restitution de Hong Kong, il dirige l’un des films les plus chers de l’histoire du cinéma chinois, «La guerre de l’opium», fresque historique sur la lutte héroïque du peuple chinois contre l’occupation des puissances étrangères pendant cent-cinquante ans.

Alors que Xie Jin revient dans sa ville natale pour célébrer le centenaire du collège Chunhui, école secondaire qu’il a fréquenté dans sa jeunesse, il est retrouvé sans vie dans sa chambre d’hôtel le 18 octobre 2008. Il avait quatre-vingt-cinq ans.

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