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O.N.G. - Extrême-orient(é)
8 octobre 2013

La voie des samouraïs

Sans titre

Porteur d'une tradition intacte et forte, ayant résisté à la subversion de religions étrangères, le Japon avait échappé aux équivoques qui rongeaient l'âme européenne.

L'élite guerrière des samouraïs (bushi) s'était constituée dans la période troublée que connut le Japon au XIe siècle de notre ère. Elle s'affermit au siècle suivant quand se formèrent les institutions féodales sous le pouvoir des shoguns. En 1192, Yorimoto, du clan Minamoto, devint par la guerre, la ruse et l'assassinat le personnage le plus puissant du Japon, éclipsant l'empereur et prenant le titre de shogun. Jusque-là le shogunat avait été une fonction exceptionnelle et temporaire confiée par l'empereur à un grand seigneur dans les situations de péril. Yorimoto en fit une institution permanente de gouvernement. En dépit de changements de dynastie, le shogunat se maintint jusqu'à la révolution Mieiji de 1868.

La caste des samouraïs était composée de guerriers au service de grands seigneurs, les daimyo. Durant le long "Moyen Age" japonais, marqué par des luttes armées entre clans féodaux, les samouraïs combattaient pour un daimyo, dont ils constituaient l'armée permanente. Ils apportaient leur sabre, mais aussi leur loyauté, une abnégation et un esprit de discipline sans limite qu'illustre le geste authentique des Quarante-Sept Rônins.

En mars 1701, au cours d'une réception organisée par le shogun d'Edo, le seigneur Asano, ignorant certains usages de cour, fut ridiculisé par un maître de cérémonie nom Kira, personnage méprisable et corrompu. Poussé à bout, Asano dégaina son sabre et ouvrit la bouche du persifleur d'une oreille à l'autre. Scandale ! Verser le sang dans le palais du shogun était une crime de lèse-majesté. Il n'y avait d'autre issue pour Asano que de se suicider suivant le rituel du seppuku. Son domaine fut saisi et ses trois cents guerriers réduits à l'état de rônins. On appelait ainsi les guerriers sans maîtres, déclassés, voués au mercenariat, à la misère ou au brigandage.

Cependant, quarante-sept d'entre eux conduits par Oishi Kuranosuké, jurèrent de venger leur seigneur. Pour égarer les soupçons, ils vécurent comme des vagabonds, feignant même la couardise devant les samouraïs de Kira. Cela dura presque deux ans. Enfin, dans la nuit du 14 décembre 1702, s'étant réunis secrètement, les quarante-sept conjurés se lancèrent à l'assaut de la demeure de Kira. Après avoir sabré une douzaine de gardes, ils trouvèrent celui qu'ils cherchaient. Ils lui offrirent le suicide. Kira resta paralysé de peur. Fauché par un sabre, la tête fut déposée sur la tombe d'Asano.

Le lendemain, les quarante-sept rônins se constituèrent prisonniers. Le shogun les admirait secrètement, mais la loi était la loi. Après un an de délibérations, le conseil shogunal les invita au suicide rituel. Le 4 février 1703, les quarante-sept rônins se donnèrent la mort en s'ouvrant le ventre.

Ce sacrifice pour l'honneur fit d'eux à tout jamais des héros emblématiques. Le sanctuaire où ils reposent continue de faire l'objet d'un culte fervent dans le Japon d'autjourd'hui.

Dominique Venner - Un samourai d'Occident

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