Pourquoi faire un "détour" par le Japon ?

Mon "détour" par le Japon ne doit rien à un quelconque mirage asiatique. C'est le souci de l'Europe et de son esprit qui le motive. Par sa langue, son écriture, une part de sa civilisation et de ses moeurs, le Japon est pour les européens un monde d'altérité, au même titre que la Chine, bien que de façon différente. Et pourtant, par certains aspects de son histoire, son raffinement, son culte de la dignité et l'éthique de sa noblesse militaire, il offre d'étonnantes proximités avec le meilleur de l'esprit européen. (L'idée de ce "détour" m'a été en partie suggérée par la méthode conçue par le philosophe et sinologue François Jullien dans son livre d'entretiens avec Thierry Marchaisse, Penser en dehors (de la chine). Entretiens d'Extrême-Occident (Le Seuil, 11/2000). Afin de retrouver l'authenticité de la pensée européenne, François Jullien avait entrepris de la confronter, y compris dans sa structure linguistique, à celle, totalement autre, de la Chine qui s'était développé de façon autonome, sans lien aucun avec les langues indo-européennes.)

Dominique Venner - Un samouraï d'Occident