Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
14 septembre 2011

Joseph Conrad

78

Joseph Conrad, de son vrai nom Teodor Józef Konrad Korzeniowski h. Nałęcz, est né à Berdytchiv en Russie (aujourd'hui en Ukraine), au sein d'une famille de la noblesse polonaise (Szlachta). Son père Apollo Korzeniowski, engagé dans la résistance polonaise, est arrêté en octobre 1861, et envoyé en exil d'abord dans des conditions difficiles au nord de la Russie, puis dans le nord-est de l'Ukraine à partir de 1863. Sa famille le suit, et la mère de Conrad meurt de la tuberculose en avril 1865. Gravement malade lui-même, Apollo Korzeniowski peut rentrer d'exil en 1868. Mais il meurt en mai 1869 à Cracovie, ville alors autrichienne, laissant Conrad orphelin à l'âge de onze ans. Celui-ci est alors confié à son oncle maternel, Tadeusz Bobrowski, qui demeurait à Cracovie, et à qui il devait rester très attaché, entretenant avec lui une correspondance suivie jusqu'à la mort de ce dernier en 1894. À la fois pour raisons de santé, et parce qu'il est attiré par la carrière maritime, Conrad part en 1874 pour Marseille, où il s’embarque comme mousse sur un voilier. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la marine marchande britannique, où il va demeurer plus de seize ans. Il obtient son brevet de capitaine au long cours le 10 novembre 1886, et prend la même année la nationalité britannique, sous le nom de Joseph Conrad. Conrad parlait avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais ; mais il décida d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie. En 1890, il travaille pour l'État indépendant du Congo. En 1896, désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami « il ne me reste que la littérature comme moyen d'existence » et déclare clairement écrire pour l'argent… La même année, il séjourne en Bretagne pendant quelques mois — la vie est moins chère à Lannion et l'Île-Grande qu'à Londres — et y écrit certains de ses textes. En 1896, il publia son premier livre, La Folie Almayer, où il dépeint la perdition d’un Occidental en Malaisie. Dès lors paraissent régulièrement d’autres livres, toujours plus remarqués par les lettrés. Mais Conrad ne connut que tardivement le succès commercial (avec Chance en 1913), chose dont il eut toujours du mal à comprendre la raison, sans doute la trop grande complexité de son œuvre. Toute sa vie d'auteur, il a affirmé vouloir écrire pour le grand public, et laisse une œuvre considérable, notamment Le Nègre du Narcisse, Lord Jim, Jeunesse, Au cœur des ténèbres, Typhon, Nostromo, Le Miroir de la mer, Sous les yeux de l’Occident, L’Agent secret, Victoire. Il a été classé parfois comme auteur de « romans de mer », mais c'est aussi restrictif que cela le serait pour Herman Melville sous prétexte que celui-ci est surtout connu pour Moby Dick. De fait, Au cœur des ténèbres, Lord Jim, Nostromo, L'agent secret, Sous les yeux de l'occident, Victoire, sont de grands, sombres et profonds romans, mais ne se passent pas, ou peu, en mer... Certains regardent Conrad comme un précurseur de l'existentialisme ; ses personnages sont faillibles, désenchantés, mais ne renoncent jamais à affronter la vie. Conrad parlait couramment le français, mais, détail amusant, il le parlait avec un accent marseillais, après son séjour dans la cité phocéenne. André Gide fut son intercesseur dans le milieu littéraire français. Il traduisit lui-même Typhon. Une des nouvelles du recueil A set of six, intitulée Un Anarchiste, est située en Guyane avec pour personnage principal un jeune Parisien.

Publicité
Commentaires
Publicité