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O.N.G. - Extrême-orient(é)
19 mai 2009

Gian Francesco Poggio Bracciolini

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Gian Francesco Poggio Bracciolini dit en français Le Pogge est un érudit, un écrivain, un philosophe, un humaniste et un homme politique italien de la Renaissance.

Poggio Bracciolini naquit à Terranuova le 11 février 1380 dans une petite commune de la province d'Arezzo — sur le nom de laquelle on a désormais accolé son patronyme (Terranuova Bracciolini) — en Toscane. Il est le fils de Guccio Bracciolini, apothicaire, et de Iacoba Frutti.

Après avoir achevé ses études à Florence, il se rendit à Rome, où il devint clerc, puis secrétaire de la curie pontificale dès 1403, sous Boniface IX. Il le restera — avec des interruptions, notamment à cause d'un séjour en Angleterre de 1418 à 1423 — sous quelques-uns de ses successeurs. En 1431, il devint le secrétaire particulier du pape Eugène IV (1431-1447). En raison des vicissitudes du Grand schisme d'Occident, il se trouva, du fait de la position qu'il occupait, amené à voyager à travers la France et l'Allemagne, pour suivre les travaux du Concile de Constance.

S'étant rendu en Suisse à de nombreuses reprises entre 1414 et 1418 pour prendre part à ce concile, Le Pogge découvrit dans des couvents suisses, allemands et français des manuscrits oubliés d'auteurs antiques. De Cluny et de Saint-Gall, il exhuma des textes de Quintilien, du Stace, de Lucrèce, de Columelle, de Cicéron, de Plaute (12 comédies), d' Ammien Marcellin, de Pétrone et de Tacite. Dans cette quête des textes du monde antique — lancée par Pétrarque au siècle précédent — qui fut l'une des caractéristiques majeures de l'histoire de la pensée en ce début de la Renaissance, Poggio Bracciolini apparait comme l'un des grands découvreurs de manuscrits.

En 1436, il épousa Vaggia de' Buondelmonti, fille du podestat Ghino di Manente. En 1439, à la demande du pape, Le Pogge recueillit le récit du voyage que fit le marchand vénitien Nicolò de' Conti, qui, de 1414 à 1439, sillonna l’Arabie et l’Océan Indien de Damas à Java, en passant par Bagdad, Ormuz, Cambay, Malabar, Ceylan, le Bengale, la Birmanie, etc... ). Sur le chemin du retour (Socotra, côte éthiopienne, mer Rouge, Le Caire), Conti fut contraint, en terre d’islam, de renier sa foi pour sauver sa vie et celles de sa femme et de ses enfants. Dès son retour en Italie, il alla demander pardon au pape. Eugène IV le lui accorda et lui imposa comme pénitence de raconter son périple à son secrétaire particulier.

Une controverse opposa Poggio Bracciolini à Guarino Veronese au sujet des mérites comparés de César et de Scipion. Elle débuta en 1435, lorsque, dans un lettre au Ferrarais Scipion Mainenti, le Pogge exalta, les mérites du vainqueur d'Hannibal. Outré, Guarino répliqua dans une lettre à son fidèle disciple Leonello d'Este, qui fut suivie d'une nouvelle lettre du Pogge — adressée cette fois à Francisco Barbaro — (Defensio de praestentia Cesaris et Scipionis). L'enjeu de cette controverse s'inscrit dans le cadre des luttes politiques de l' Italie du Quattrocento, où la tentation de la tyrannie, associée à la guerre civile, préoccupait les esprits et nourrissait les écrits.

Chancelier (secrétaire de l'empereur) de la République de Florence de 1453 à 1458, Le Pogge y mourrut le 30 octobre 1459.

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