Les Hmongs de Guyane

Les Hmongs (ou Miao) sont les habitants des régions montagneuses du Sud de la Chine, du Nord du Laos et du Nord-ouest du Viêt-nam. Les Hmongs de Guyane sont des réfugiés qui ont fui le régime communiste laotien (Pathet Lao) dans les années 70. Harcelés par les communistes laotiens et vietnamiens, ils décident de s’expatrier vers les Etats-Unis et la France. Il est décidé d’en fixer un certain nombre en Guyane avec l’intention d’y développer la culture du riz.

Les premiers réfugiés arrivent à Cayenne le 3 septembre 1977. Ils sont suivis par plus de 500 autres. Ils s'installent à Cacao, en pleine forêt, sur la commune de Roura, à l'est de Cayenne. Sous la direction des religieux missionnaires, les Hmongs se mettent immédiatement à défricher la forêt afin de construire un village et créer des plantations. Le travail se fait pratiquement à mains nues, le Centre National d’Entraide fourni du matériel plus tard, et 4 ans plus tard, plus de 600 ha étaient en culture. La riziculture montre vite ses limites et les Hmongs se tournèrent vers la culture maraîchère. C'est un succès car la Guyane produit peu de légumes frais. A la mi 80, les Hmongs prennent une place importante dans l’économie agricole du département.

En 1979, une nouvelle communauté s’installa sur la commune de Mana à Javouhey, puis ce fut le village de Dacca sur la commune de Roura. Depuis, des familles d’agriculteurs hmongs se sont implantées dans plusieurs endroits de la zone côtière (Régina, Iracoubo…). Travailleurs remarquables et hommes discrets, les Hmongs ont su se faire accepter et s’imposer en Guyane. Ils alimentent en fruits et légumes la plupart des marchés guyanais. Bien qu’ils soient totalement intégrés à la population Guyanaise, les Hmongs ont su préserver leur identité et maintenir leurs traditions qu’ils se font un plaisir et un devoir de partager avec les autres communautés de la Guyane (Fête du Jour de l’An Hmong, Marché du dimanche…).

En l'an 2000, environ 1 600 Hmong vivent en Guyane, dont la moitié a moins de 18 ans. Ils sont répartis en trois villages qu'ils ont eux-mêmes construits : Cacao créé en 1977 en pleine forêt, d'accès peu facile, Javouhey, fondé en 1979, à 30 Km de Saint-Laurent-du-Maroni, sur le site de l'ancienne léproserie de l'Acarouany, fondée en 1822 par la Mère Javouhey et Rococoua, fondé en 1990 aux environs d'Iracoubo avec une quinzaine de familles.