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O.N.G. - Extrême-orient(é)
31 mars 2008

Entrevue avec Léon, guitariste de Foienoord

foienoord1

ONG : Bonjour, peux-tu te présenter ?
Léon : Je m'appelle Léon, je suis un jeune étudiant de 28 ans (...ouais, je sais !). Ma mère est japonaise et mon père est un hollandais tout ce qu'il y a de plus normal. Ils se sont rencontrés il y a pas mal d'années à Tokyo alors que mon père était en voyage d'affaires. Peu de temps après ma mère s'est rendu aux Pays-Bas pour s'y marier. J'ai trois frères et je suis le troisième. Je suis le guitariste du groupe Oi/Hardcore Foienoord.

ONG : A quel moment as-tu pris conscience que tu étais d'origines différentes et comment l'as-tu vécu ?
Léon : Question très pertinente ! Du fait que j'ai grandi en parlant tout de suite japonais et néerlandais (mais plus japonais au début car c'est ma langue maternelle), j'ai toujours su que j'étais moitié moitié. Comme beaucoup de monde j'ai plus été élevé par ma mère que par mon père donc, jeune, je me suis plus senti japonais que hollandais. Je me souviens d'une fois où quelqu'un me demandait si je préférais parler japonais ou hollandais, et j'avais répondu japonais. J'avais 5 ans à l'époque. Je dois avouer que jusqu'à récemment j'ai eu un vrai problème d'identité. Tout jeune j'idéalisais le Japon, grâce aux histoires que me racontait ma mère. Comme elle avait du mal à s'adapter à la culture hollandaise elle nous disait que le Japon était bien supérieur en de nombreux points, que les Japonais étaient plus polis etc... Je pense avoir toujours pas mal de ses critiques et conseils en tête, encore maintenant, mais dans une moindre mesure.
J'avais 14 ans la première fois que je suis allé au Japon, 11 ans plus tard en y retournant ma vision idyllique du pays s'est effrité... Je me suis d'ailleurs très souvent demandé pourquoi je n'étais pas allé au Japon avant, sûrement aucune raison particulière. En tout cas lorsque je m'y suis rendu, ma déception fût immense. J'étais considéré comme un étranger alors que je parlais couramment le japonais. J'ai également eu beaucoup de mal à me faire à beaucoup de coutumes locales qui m'étaient inconnues. Petit à petit, j'ai pris conscience que je n'étais pas vraiment japonais finalement.

ONG : Comment est-il possible d'avoir un idéal nationaliste pour l'Europe en étant à moitié japonais ?
Léon : Du fait que l'Europe est un amalgame de cultures très différentes, et qu'il y a toujours eu un grand brassage culturel, je ne trouve pas incompatible (dans ma position) d'avoir des idées nationalistes européennes. Cela prévaut aussi bien en Europe que, plus localement, aux Pays-Bas. Je pense qu'être nationaliste n'a rien à voir avec la race ou l'origine. C'est propre à soi-même et contextuel. C'est vouloir l'harmonie dans son groupe d'appartenance en respectant sa culture et ses traditions.

ONG : As-tu aussi un idéal pour le Japon ?
Léon : Oui et non. Oui car je trouve la culture japonaise très belle et j'adore la langue et la nourriture. Mais d'un autre côté je n'adhère pas aux caractères isolationnistes/nationalistes qui ont fait que le Japon est ce qu'il est maintenant. Regardant les perspectives d'avenir du pays (sur le plan économique ou global), je pense qu'ils ont besoin d'influences extérieures. Dans ce sens, je pense par exemple que beaucoup de nationalistes japonais (y compris l'ancien premier ministre Shinzo Abe) ont pris des mesures nationalistes bien trop drastiques et disproportionnées.

ONG : As-tu souffert du racisme dans la scène ?
Léon : Franchement, jamais. Je n'ai aucune mauvaise expérience. Je pense que c'est complètement du à l'image « cool » que véhiculent les japonais en Occident. A chaque fois que je dis que je suis à moitié japonais, tous me disent qu'ils adorent le pays (sans y être allé évidement), combien ils ont de jeux de Playstation ou combien de fois par jour ils regardent Dragon Ball Z.

ONG : Quels sont tes goûts musicaux ?
Léon : J'écoute surtout de la J-pop haha. En dehors de ça, j'aime les classiques Oi comme Cock Sparrer ou la musique SSS (oi nationaliste japonaise) comme Strong Style ou Miburo. Je fréquente peu les salles de concerts comme je suis très occupé. Les derniers concerts que je suis allé voir étaient doonnés par des groupes locaux de musique punk. Je joue donc dans le groupe Foienoord qui est un groupe de Oi reprenant principalement des standards. Nous avons aussi nos propres compositions qui sont plus hardcore mais avec une touche mélodique de Oi. Je ne suis pas sectaire, j'écoute vraiment absolument de tout. De Beethoven à Cradle of Filth en passant par les Ramones et Sick of it All.

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