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O.N.G. - Extrême-orient(é)
21 juin 2011

La première guerre sino-vietnamienne

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La guerre sino-vietnamienne est une « guerre de proximité de basse intensité ». L'origine de ce conflit s'inscrit dans le cadre de la rupture sino-soviétique, le Viêt Nam communiste étant soutenu par l'Union soviétique. Il marque également la volonté chinoise de réaffirmer sa prédominance en Asie, suite à l'invasion du Cambodge par le Viêt Nam mettant fin au régime Khmer rouge proche des maoïstes. La rupture idéologique prend forme au XXIe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, lorsque Nikita Khrouchtchev énonce trois principes de sa nouvelle politique soviétique, avec laquelle la Chine se trouve en total désaccord. Parallèlement, les frontières entre l'Union soviétique et la Chine restent un foyer constant de tension entre les deux nations, particulièrement pendant le conflit frontalier sino-soviétique de 1969. À ces querelles des frontières du Nord s’ajoute la rivalité d’influences sur les marches méridionales de la Chine, dont le Viêt Nam, soutenu par les Russes qui y entretiennent une base navale à partir de 1975.

C’est une guerre de proximité sur deux fronts pour le Viêt Nam, au sud avec le Kampuchéa démocratique soutenu par la Chine, et au nord contre la Chine. Le 15 février 1979, la Chine annonce publiquement son intention d’envahir le Viêt Nam. Les raisons invoquées pour cette invasion sont les mauvais traitements subi par la minorité chinoise au Viêt Nam et l’occupation vietnamienne des Îles Spratley, revendiquées par la Chine. Deux jours plus tard, le 17 février, environ 120 000 soldats de l’Armée populaire de libération chinoise entrent dans les provinces vietnamiennes de Cao Bằng et Lạng Sơn par les routes traditionnelles des invasions chinoises. Les Chinois attaquent sur 26 points le long des 750 km de frontière défendus par près de 100 000 miliciens locaux (Tu Vê) milice locale vietnamienne, les troupes régulières étant principalement occupées par la campagne militaire au Cambodge contre les Khmers rouges.

En 17 jours de combat, les Chinois parviennent à pénétrer de 30 à 40 km et à capturer les deux capitales provinciales au prix de pertes évaluées à 7 000 tués, et 13 à 15 000 blessés. Les troupes chinoises évacuent le territoire vietnamien le 16 mars, en laissant derrière eux des débris qui deviennent des monuments de commémoration. Le conflit est donc bref et les deux camps clament la victoire. Les médias occidentaux donnent à cette guerre le nom de « guerre pédagogique » (Teach-a-lesson War).

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