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O.N.G. - Extrême-orient(é)
15 janvier 2009

Les policières de la circulation de Pyongyang

au

Dès notre retour à Pyongyang, nous avons pris la direction de la Librairie Internationale afin de faire des emplettes. En chemin, je tentais de prendre en photo une de ces femmes policières qui, telles des automates, règlent la circulation au milieu de carrefours complètement déserts. Il est très populaire en Chine de débattre des métiers les plus tristes et répétitifs tant on en trouve d’incroyables. Mais femme policier à Pyongyang, c’est sans aucun doute à classer dans la catégorie des gagnants. Pauvres femmes, qui s’agitent dans tous les sens et gesticulent à toute vitesse pour canaliser des flots de voitures qui n’existent même pas, dans des tenues parfois totalement inadaptées au climat. Il paraît que l’uniforme d’hiver se met à dates fixes, quelles que soient les températures et les variations climatiques, comme si le régime prétendait commander le climat lui-même ! Ces femmes font ça toute la journée, sans quitter leur carrefour. Se livrer à ce manège pendant une demi-heure rendrait sûrement fou la plupart des gens et je n’ose imaginer dans quelle état sont ces femmes après plusieurs années d’exercice. Le plus malheureux, c’est qu’elles sont toutes si jolies, largement plus que la moyenne des coréennes. A croire qu’elles sont sélectionnées uniquement sur le critère de leurs frimousses…

Remarquant mon intérêt de plus en plus marqué pour les femmes en uniforme, Monsieur Kim m’assura qu’il y a une de ces policières à côté de la Librairie, et que j’aurais tout le loisir de la photographier. Puis il ajouta avec un sourire complice : « Tu aimes bien les femmes, hein ? » J’ai eu à ce moment-là très envie de répondre « oui bien sûr, je suis un homme. » Mais j’ai eu peur de le vexer voire de le blesser en répondant ça. Les coréens du Nord sont sans doute extrêmement frustrés de ce côté, surtout tant qu’ils ne sont pas mariés, et c’était donc inutile d’en rajouter. Je répondis donc tout simplement « oui bien sûr, je suis français. » Ma réponse eut l’air de le convaincre.

Une fois arrivés, nous nous sommes garés près d’une de ces innombrables façades en ravalement que l’on peut voir partout à Pyongyang. Il semblerait que les autorités veuillent mettre un peu de couleur dans la ville et remplacer le gris et le blanc par des teintes pastel et un peu plus gaies. Noble initiative. Ce travail de ravalement était assez fascinant, vu le nombre de personnes s’activant sur chaque pan de mur. Non seulement les ouvriers étaient installés à l’extérieur des façades, mais on pouvait en voir aussi sur les balcons ou derrière les fenêtres, tentant de gratter eux aussi ce qu’ils pouvaient sur les murs. J’imagine que de toute façon, les pyongyangais (ois ?) ont l’habitude de voir des indésirables débarquer chez eux.

Malheureusement, Monsieur Kim nous interdit de photographier ces scènes, malgré l’autorisation de principe que nous avions reçue la veille au matin. C’est donc sur cette pauvre policière que mon caméscope jeta son dévolu.

Un récit de voyage en Corée du Nord

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