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O.N.G. - Extrême-orient(é)
18 avril 2008

Kidnapping nord-coréen

yokotamegumi

Dans la matinée du 15 novembre 1977, Yokota Megumi, partie à l’école comme d’habitude, disparaît subitement. Le quotidien tranquille de sa famille se trouve bouleversé. Une famille ordinaire, prise au piège d’un complot d’Etat. Pendant trente ans, les parents de Megumi se sont battus pour récupérer leur fille. Elle se serait suicidée dans un hôpital de Pyongyang, en 1994. Les autorités nord-coréennes ont envoyé sa dépouille aux parents récemment, mais les résultats des analyses ont montré qu’il s’agissait en fait de l’ADN d’une autre personne. Le combat des parents de cette adolescente, enlevée à l’âge de 13 ans, est raconté dans un émouvant documentaire intitulé «L’histoire de Megumi», produit par la cinéaste australienne Jane Campion. Ce film est pressenti pour l’Oscar, dans la catégorie documentaire.

Au cours des années 70 et 80, de nombreux citoyens japonais ont disparu dans des circonstances anormales. Des enquêtes et des témoignages de réfugiés ont permis de déterminer que ces disparitions étaient dues à des enlèvements commis par la Corée du Nord. Le but était de contraindre les victimes à entraîner des agents nord-coréens de sorte que ceux-ci puissent passer pour des Japonais lors de leurs missions à l’étranger.

Pendant le sommet entre le Japon et la Corée du Nord, à Pyongyang, le 17 septembre 2002, le gouvernement nord-coréen pour la première fois, après de longues années de dénégations, a reconnu ces enlèvements. Il a présenté ses excuses et s’est engagé à ce que ces crimes ne se reproduisent plus. Il a également autorisé des enquêteurs japonais à faire des recherches afin de retrouver la trace des personnes enlevées. Ils ont identifié 16 ressortissants japonais, dont cinq ont pu retourner au Japon en octobre 2002. Reste à savoir quel sort a été réservé aux autres. Dans l’hypothèse de leur survie, le gouvernement japonais exige deux choses : qu’ils puissent rentrer chez eux et que les auteurs des enlèvements soient livrés à Tokyo.

Pour les Japonais, ces enlèvements sont un problème extrêmement grave qui affecte non seulement leurs relations familiales mais aussi leur sécurité. Depuis 2002, ce dossier est devenu politique et s’est transformé en source de tension entre Tokyo et Pyongyang. Dès le premier sommet entre les deux pays, l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi avait placé son règlement au centre des négociations pour la reconnaissance du régime nord-coréen par le Japon ainsi que de la poursuite de l’aide économique de son pays à la Corée du Nord.

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