... qui rira le dernier
C'est la fin d'un processus révolutionnaire.
Après douze années d'une guérilla qui a fait près de quinze mille
morts, les maoïstes népalais sont parvenus à leurs fins. Le roi
Gyanendra, dernier héritier de la dynastie des Shah, va bientôt devoir
céder son trône.
En avril 2008, lors de la première réunion de l'Assemblée constituante qui sera élue, la République fédérale démocratique du Népal sera proclamée. Une République provisoire en attendant la rédaction de la future Constitution. Autant dire que le petit royaume himalayen est en train de tourner une grande page de son histoire, 240 ans après l'unification des principautés népalaises sous l'autorité d'un monarque.
Et tout cela sous l'influence
d'une guérilla maoïste qui faisait de l'instauration de la République
un préalable à sa participation au processus de paix. L'accord
politique permet ainsi le retour des anciens rebelles au gouvernement.
Il crée aussi un système électoral plutôt complexe qui mêle scrutin à
la proportionnelle et à la majorité pour assurer aux maoïstes une forte
représentation au parlement.
Les partis politiques ont déjà mis en garde le roi contre toute interférence. Si Sa majesté tente d'empêcher les élections, le Parlement intérimaire a la possibilité de déclarer la République à tout instant, à la majorité des deux tiers.