Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
4 janvier 2012

Murs et gravats

Sans_titre

Les troupes de Josué poussèrent une grande clameur après que les trompettes eurent sonné sept fois autour de la ville de Jéricho qui défendait l’entrée de la Terre Promise. Les murs s’effondrèrent. Tout ce qui vivait fut passé au fil de l’épée, y compris brebis, boeufs et ânes, sauf la prostituée Rahab, épargnée pour avoir hébergé les espions hébreux. Il ne restait rien. Pas de gravats. Dans les ruines, les pierres restent des pierres. Il n’en est pas ainsi des modernes murs de béton qui, en s’écroulant, couvrent le sol de gravats.

Le mur de l’Atlantique, construit pour empêcher les extra-Européens de débarquer en Europe, se réduit aujourd’hui à la présence dispersée de gros gravats : maisons-blocs grises et rébarbatives, refuge de crottes et d’herbes sauvages. L’Europe, enjeu du traité dit de l’Atlantique-nord, accueille maintenant par dizaines de millions d’autres extra-Européens qui, cette fois-ci, ne sont pas toujours les bienvenus... Le mur construit en gros béton teuton s’est muté en mur de papier, un traité… Etrange alchimie des gravats, dont le XXe siècle s’est montré prodigue. Les nations européennes, disposées comme un massif de fleurs dans un jardin à la française, ont été recouvertes par une énorme dalle de béton armé, le communisme. Toutes les fleurs, belles ou modestes, ont été écrasées, à l’instar des nations dévastées. Sur la dalle de béton, on construisit un rideau de fer, puis un mur de la honte. La dalle s’est fissurée et, pour fêter le bicentenaire de la Révolution en 1989, le mur de Berlin s’est écroulé. Le communisme a suivi deux ans après, laissant en Europe d’énormes gravats jusque dans les esprits et les coeurs. Les anciennes fleurs coupées et séchées ont été réunies en bouquet, puis ficelées par un « Traité Européen », tandis que celui de l’Atlantique-nord, étendu aux frontières du Caucase, sert de vase à ce bouquet, aussi sec que les nations enserrées.

Le mur de la honte séparant les démocraties des démocraties populaires est tombé. Regroupées en « Communauté Internationale », elles sont devenues une seule Démocratie Universelle et Obligatoire, ceinturée par un mur d’argent (Wall Street : rue du mur). Et voilà que lui aussi craque ! Les gravats électroniques de ce mur virtuel provoquent dans le monde entier un gigantesque court-circuit. Croulant sous les dettes, on fait d’autres dettes et on transporte le tout sur la grande muraille de Chine, communiste et libérale, l’extrême-centre en quelque sorte, qui accueille les gravats réfugiés… On reconstruit la grande muraille sur 2.000 km, bourrée de dollars papier. On construit encore d’autres murs géants : en Cisjordanie, pour séparer les juifs priant au pied du mur des Lamentations des Palestiniens errant dans les gravats de Gaza ; et le long du Rio Grande, au Nouveau Monde, pour isoler les Etats-Unis d’Amérique de ceux du Mexique.

Au XVIIIe siècle, le mur des fermiers généraux, collier de guichets fiscaux autour de Paris, rendait grincheux les Parisiens : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant », pouvait-on lire ici et là sur les murs. Grâce à Radio Courtoisie (qui habite boulevard Murat, flamboyant maréchal d’Empire), le mur de la désinformation est ébréché. Une brèche ne suffit pas. Dégagez ! Dégagez ! Tant les murs que leurs gravats. Pour que repoussent les petites fleurs entre les fissures et que renaisse le grand jardin des nations européennes… Sauf si la décision de fermeture du jardin, muré et jonché de gravats, est prise le 7 juin 2009.

Didier Roy dans A l'écoute de Radio Courtoisie (Juin 2009)

Publicité
Commentaires
Publicité