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O.N.G. - Extrême-orient(é)
13 mars 2011

Georges Valois

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Georges Valois, de son vrai nom Alfred-Georges Gressent, est né le 7 octobre 1878 à Paris, dans une famille ouvrière et paysanne. Son père, un Normand venu s’installer comme boucher à Montrouge, meurt accidentellement trois ans plus tard. Sa mère, petite couturière d’origine bourguignonne, le fait élever par sa grand-mère et son second mari, Frédéric Eugène Marteau, un libre-penseur et farouche partisan de la République. Elevé à la dure, le jeune garçon ressent bientôt l’envie de voir du pays. A l’âge de dix-sept ans, après avoir exercé divers petits métiers, il s’embarque pour Singapour. Il restera dix-huit mois en Asie, où il apprend le malais et se lance dans le commerce. C’est dans une librairie de Saïgon qu’il découvre un petit livre publié en 1872 par Jean Richepin, Les réfractaires, qui annonce la mort de la bourgeoisie et le triomphe du prolétariat. Cette lecture le fascine. Sous son influence, il devient anarchiste. Rentré en France en juillet 1897, le jeune Valois va donc d’abord fréquenter les milieux révolutionnaires,et collabore au journal L'Humanité nouvelle. Il devient le disciple de Georges Sorel, théoricien du syndicalisme révolutionnaire, et se lie d'amitié avec le jeune Henri Lagrange. Georges Valois adhère ensuite au mouvement de Charles Maurras dans lequel il voit une arme révolutionnaire contre le capitalisme. Il suit à l'Action française les questions ouvrières, et est le maître d'œuvre du Cercle Proudhon (1911), qui croit mettre en œuvre la politique de Georges Sorel en unissant maurrassiens et syndicalistes révolutionnaires, mais aboutit à une impasse. On a pu dire que ses idées furent une préfiguration du fascisme, qui se concrétisera en Italie. Georges Valois faisait partie de ceux qui veulent pousser au bout la voie sociale ouverte par l'Action française. Il fut une des chevilles ouvrières de la Revue critique des idées et des livres, qui regroupa jusqu'à la la guerre la fine fleur des intellectuels maurrassiens. De 1923 à 1925, il dirige le mensuel Les Cahiers des États généraux. En 1925 avec les capitaux de deux industriels milliardaires, le parfumeur Francois Coty (1874-1934) et le producteur de cognac Hennessy (Jean Hennessy), Valois fonde un nouveau mouvement, Le Faisceau, premier mouvement fasciste non italien, et un organe de presse, Le Nouveau Siècle. Malgré l'adhésion de Hubert Lagardelle (venu de la gauche) ou de Marcel Bucard (issu lui aussi de l'AF, et futur fondateur du Parti franciste, ouvertement fasciste), le Faisceau disparaît en 1928. Par la suite, Valois crée le Parti républicain syndicaliste. Il change de disposition en 1934, en lançant le quotidien Nouvel Âge, en lui conservant le caractère corporatiste qui circule dans les milieux non-conformistes des années 1930. En 1935, il va même jusqu'à demander l'adhésion à la SFIO. Mais, malgré le parrainage de Marceau Pivert, l'adhésion lui est refusée. Proche du courant distributiste, viceralement anti-allemand il s'engagera dans la Résistance mais meurt en déportation à Bergen-Belsen en février 1945.

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