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O.N.G. - Extrême-orient(é)
5 octobre 2010

Mission humanitaire en Birmanie de Casapound et Popoli: Gianluca raconte son voyage chez les Karens ( Quatrième épisode)

Jusqu’à la victoire

Aujourd’hui nous devons repartir. Alors que je prépare mon sac, je me rends compte que j’ai dans la tête une chanson que Johnny et les autres garçons de garde chantaient hier soir. C’est la chanson de la révolution et c’est Johnny lui-même qui l’a écrite reprenant les quatre point indiqués par Saw Bah U Gyi, héros national Karen tué par les Birmans en 1950 : la reconnaissance totale de l’État Karen et le fait que tant que cela ne sera pas le cas l’affirmation que les Karens maintiendront leur armée et décideront de leur destin.

Lucky est un jeune militaire et infirmier. Il ressemble plus à un peau-rouge qu’à un Karen. Il fait parti de l’équipe médicale de Popoli et est un élément très important : c’est lui qui le premier est venu nous saluer. Sac à dos, ponchos, moustiquaires, nous laissons tout dans la maison des soldats qui en auront plus besoin que nous. Nous laissons aussi des t-shirts, des pantalons, des cigarettes, quelques baht. Le colonel Nerdah est sur la place tous ses soldats. Ils nous attendent et nous saluent.

La dernière fois que j’ai vu Pietro (Tarricone), nous parlions de l’histoire de ce peuple qui, avec dignité et ténacité affrontait la plus grosse armée du sud-est asiatique (500 000 soldats) : «ils combattent la drogue et la prostitution. Ils sont contre le trafic des enfants…» Pietro écoutait avec attention. Il me posait des questions qui montraient son envie de venir et d’essayer de prendre cette cause en main. Voilà pourquoi, en ce moment d’adieu, Paolo et moi portons le t-shirt de «Istinto Rapace». Je ne lui avais rien dit, il y avait pensé tout seul. C’est une façon pour nous de l’avoir un peu avec nous, en souvenir d’une amitié qui s’est terminée trop vite à cause d’un destin tragique.

«Commandant Nerdah Mya, je vous donne ce drapeau de Casapound Italia fait à la main par Stefania et d’autres filles de notre association. Elle symbolise l’amitié de centaine de militants, sympathisants et activistes de toute l’Italie qui portent dans leur cœur le peuple Karen. Nous sommes avec vous et nous ferons tout ce qui est possible. Jusqu’à la victoire.» Nerdah a un sourire lumineux, un de ceux qui rayonnent. Il a déjà beaucoup voyagé. Il a étudié aux États-Unis, il aurait pu y rester, au lieu de cela, il a choisi de continuer la lutte de ses pères. C’est cela que dit son sourire. Pendant que l’on prend quelques photos avec Nerdah et ses officiers devant le drapeau, je pense à mes propres gars. C’est une cavalcade d’actions, de concerts, d’événements. Je comprends comment lui se sent à la maison et pourquoi il est revenu.

«Gianluca». C’est Nerdah qui m’appelle à ma droite, lisant peut-être mes pensées. Je me tourne et il m’offre son M16 pour poser pour une photo souvenir. Beau geste, plein de sens, mais je ne peux accepter. D’ailleurs je refuse poliment, je souris et serre fort la main de ce grand combattant.

Il est tant de partir. Encore quelques photos et quelques accolades. «Good luck my friend», je sais que c’est probablement la dernière fois que je le vois. On remonte sur les petits tracteurs qui nous ont amenés ici. On reprend la route, nous distinguons de loin nos nouveaux amis qui nous saluent criant et en levant leurs armes. Le soleil est haut, il mord l’acier et fait briller leurs sourires.

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