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O.N.G. - Extrême-orient(é)
16 septembre 2010

Ce que je crois...

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Il y a le texte, l’image, mais voici la voix d’Hélie de Saint Marc. Sa voix, dans un long entretien accordé à Guillaume Roquette et Inès de Warren, illustré par deux brefs intermèdes musicaux, le Je ne regrette rien de Piaf et la Messe de gloire de Puccini. Hélie de Saint Marc y parle de lui, de son expérience de la vie, mais plus profondément de sa réflexion sur la foi et l’espérance, la souffrance, le doute, le pardon et la beauté, la peur et le courage – « de toutes les vertus la plus importante ». Un éclat de lumière lorsqu’il raconte le plus beau souvenir de sa carrière militaire, mêlant l’esthétique à la grâce, la jeune fille indochinoise qui vient lui servir un thé du matin après trois nuits de combats. Un moment d’émotion intense lorsqu’il relit les Béatitudes de Péguy – « Mère voici tes fils qui se sont tant battus ». Et puis la pudeur dans laquelle baigne cette grande leçon de fidélité aux rêves de son enfance. D’où lui viennent donc, à lui le soldat plongé dans l’action, cette qualité d’expression, cette précision de la langue, l’étendue de la pensée ? « Mais j’ai fait cinq ans de prison, dit-il, de 1961 à 1966, et ce fut un temps de réflexion après une vie d’une incroyable richesse et le commandement d’hommes étranges et rudes. La prison peut pourrir ; elle m’a permis de beaucoup travailler. » Il avait sur sa table Péguy et Aragon (« Cette vie fut belle »), Vigny et Hugo, mais aussi Kipling, Conrad et Duras – Un barrage contre le Pacifique, le livre de l’enthousiasme et de l’utopie. Il y a, confie-t-il, des plaies refermées et d’autres dont on ne guérit jamais.

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