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O.N.G. - Extrême-orient(é)
5 juillet 2010

Le jour où la France céda aux Khmers rouges

ju

Le temps n'a pas eu raison de sa colère ni de sa détermination. Trente-quatre ans après les faits, Billon Ung Boun Hor veut toujours savoir comment son mari, réfugié à l'ambassade de France à Phnom Penh, le 17 avril 1975, s'est retrouvé, trois jours plus tard, entre les mains des Khmers rouges.

Cette retraitée de 67 ans, installée en région parisienne, n'a rien oublié du temps où, jeune femme issue d'une riche dynastie cambodgienne, elle côtoyait, avec son époux, président de l'Assemblée nationale, certains notables français de Phnom Penh. Ceux-là mêmes qu'elle accuse aujourd'hui de l'avoir "livré à ses bourreaux" après lui avoir dérobé une mallette remplie de 300 000 dollars.

Quand elle apprend la nouvelle, au printemps 1975, Billon Ung Boun Hor est à Paris, avec sa mère, ses quatre enfants et ses neveux. Aussitôt, elle se rend au Quai d'Orsay. Peine perdue: "Je n'ai même pas pu franchir le barrage de l'accueil! Aucun diplomate n'a eu le courage de m'appeler".

Devenue documentaliste à la BNP, elle parviendra à faire vivre sa famille, mais perdra peu à peu l'espoir de revoir son époux vivant ou de retrouver son corps.

Pourquoi, dès lors, avoir attendu 1999 pour porter plainte? "J'avais peur pour mes enfants, pour mon travail". Depuis, une enquête a été ouverte, les archives ont livré leurs secrets. "J'aime la France, conclut-elle, mais j'en veux aux autorités. Si l'on m'avait dit: "Il n'y avait pas d'autre choix pour éviter un carnage" ou "Ils sont venus le tuer dans l'ambassade", j'aurais compris. Mais il a été donné et moi, je me suis heurtée à un mépris total".

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