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O.N.G. - Extrême-orient(é)
16 mars 2010

Popoli : la renaissance de la clinique Carlo Terracciano

f2ea092b031100ddea97ce3540725194352648c5cc83e46155a116d5fe125983ca00f4e6fbad09466f1515148

Une nouvelle mission conjointe de « Popoli » et de « L’Uomo Libero » dans le territoire Karen vient de se terminer. Les volontaires reviennent avec de bonnes nouvelles après 18 mois d’évènements dramatiques. Après avoir été les témoins de la reconquête des villages du district de Dooplaya dans les premières semaines de février par les hommes du colonel Nerdah Mya, nous avons pu assister aux touchantes scènes de retour des réfugiés qui avaient fuis devant les troupes birmanes ou celles de la milice du DKBA. Ils sont de nouveau sous la protection de l’Armée nationale de libération Karen. Pendant que le médecin de « Popoli » effectuait ses visites médicales sous sa tente, les responsables Karens pouvaient recevoir les familles à la recherche de logements et les aider à s’installer. Grâce à la générosité et à la réaction immédiate d’un couple d’amis italiens désireux de rester anonymes, qui ont pris à cœur le sort de ces réfugiés, le travail de reconstruction d’un village qui avait été brûlé a commencé le 3 mars dernier. Ces amis ont fait le don d’une somme qui couvrira entièrement les frais de construction ainsi que la réactivation du point d’eau. Les hommes des « Special Black Forces » ont nettoyé les alentours du village des mines anti personnelles, cadeaux des forces birmanes pour empêcher le retour des habitants. Ils aident désormais à construire les premières des douze habitations prévues.

Dans le même temps, les guérilleros ont visité chacun des villages de la région distribuant des tracts encourageant à l’unité du peuple Karen et au devoir de résistance contre l’envahisseur birman.  La présence de l’armée de libération (qui prend position dans différents endroits stratégiques du district) redonne ainsi courage aux réfugiés qui, jusqu’à peu, n’avaient aucun espoir de retour à une vie normale. Aujourd’hui, en revanche, renaît même la possibilité d’exploiter de nouveau les champs afin de se nourrir et d’être bientôt autosuffisants. Dans le même village, dont nous taisons volontairement le nom pour des raisons de sécurité, renaîtra dans quelques semaines une clinique dédiée à la mémoire de Carlo Terracciano, notre ami et maître, la précédente ayant été détruite lors de l’attaque birmane. Malgré cette destruction, l’aide aux réfugiés n’avait jamais cessé, une équipe composée des infirmiers de « Popoli » et équipée de sacs remplis de médicaments se rendait dès que possible dans la jungle à la rencontre des civils Karens. A présent, le travail des médecins et infirmiers de « Popoli » pourra s’effectuer dans la continuité et surtout, en sécurité grâce aux corps francs de Nerdah Mya.

Bonnes nouvelles donc, même si, comme nous le savons bien, le territoire Karen reste très dangereux. L’armée birmane ne cessera pas ses attaques contre les objectifs civils : une pratique infâme qui devrait imposer l’intransigeance aux diplomates face à la junte militaire avec qui ils traitent en vue des élections programmées. Hier encore, l’Union Nationale Karen a demandé au secrétaire général  de l’ONU d’imposer comme condition de la poursuite du dialogue avec le régime de Rangoon, la cessation immédiate des opérations militaires contre la population civile. La même requête sera bientôt transmise à l’envoyé spécial de l’Union Européenne en Birmanie.

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