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O.N.G. - Extrême-orient(é)
23 juillet 2009

Le Transindochinois, le chemin de fer Nord-Sud

transindochinois

Le chemin de fer Nord-Sud (Đường sắt Bắc Nam), ou Express de la Réunification (Đường sắt thống nhất), est le plus long chemin de fer du Viêt Nam. Il commence à Hanoï et se termine à Hô-Chi-Minh-Ville. La longueur totale est de 1 730 kilomètres, les colonisateurs français l'ont construit en 1930 sous le nom de Transindochinois.

La ligne passe par les provinces et villes suivantes : Hà Nội, Hà Tây, Hà Nam, Nam Định, Ninh Bình, Thanh Hoá, Nghệ An, Hà Tĩnh, Quảng Bình, Quảng Trị, Thừa Thiên-Huế, Đà Nẵng, Quảng Nam, Quảng Ngãi, Bình Định, Phú Yên, Khánh Hoà, Ninh Thuận, Bình Thuận, Đồng Nai, Bình Dương, Hô-Chi-Minh-Ville.

À la fin du XIXème siècle, l'évidence de la mise en place d'un réseau routier et de chemin de fer conséquent sur la péninsule Indochinoise se faisait pressante. En effet, il existait en plus des pôles économiques préexistants dans les régions conquises, une aire d'influence en Chine du Sud (Yunnan) constituant un riche site minier non négligeable (Marbre, charbon, étain, argent, cuivre, tungstène,...). Des missions d'études économiques furent alors réalisées entre 1895 et 1898 et soulignèrent l'intérêt que présenterait une installation permanente dans cette région. Celles-ci permirent d'ailleurs la signature de quelques conventions franco-chinoises se basant sur un budget de plusieurs dizaines de millions de Francs pour la réalisation du projet ferroviaire.

Sur ces bases se mit en place, en 1898, un consortium regroupant financiers et industriels. Les grandes banques parisiennes s'y trouveront représentées, sous la direction de la Banque d'Indochine. Aux banques s'ajoutèrent deux importantes sociétés de travaux publics et de transports: la Société des Batignolles et la Régie générale des chemins de fer. Ce sera le 11 novembre de cette même année que sera signé le texte fondateur, en présence de Paul Doumer, Gouverneur Général de l'Indochine et ardent défenseur d'une ligne de chemin de fer reliant l'Indochine du Sud au Nord.

Fondée en 1901, la Compagnie du chemin de fer de l'Indochine et du Yunnan (CIY) est une émanation du consortium. Cependant, les années suivantes virent le budget initial largement dépassé et d'autres millions de Francs devront êtres versés. En 1914, la jonction entre le nord et le sud ne sera toujours pas effectuée. Ceci malgré les nombreux ouvrages d'art qui auront déjà vu le jour comme le pont "Paul Doumer" franchissant le fleuve rouge à Hanoï. Finalement, il faudra attendre 1936 pour voir enfin achevée cette ligne, longue de 1 135 km.

À noter aussi l'ouverture, depuis 1910, du tronçon reliant Hanoï à Yunnanfou (Aujourd'hui Kunming) chef-lieu de la province Chinoise du Yunnan. Ce "train du Yunnan" représentait même l'un des buts principaux du projet : drainer une partie du commerce de la Chine du Sud-Ouest vers les villes côtières, via le port de Haiphong.

Longtemps cible stratégique depuis l'agression japonaise sur la Chine en 1937 (Guerre sino-japonaise) à la fin de la guerre du Vietnam, ses infrastructures furent lourdement endommagées.Ce n'est qu'à la fin des années 90 que la ligne repris un service comparable à son fonctionnement durant les années 30, après une longue campagne de réhabilitation, mais elle fonctionne toujours avec d'antiques locomotives diesel-électriques. La frontière ferroviaire avec la Chine fut réouverte en 1992.

Outre le manque évident de moyens pour réhabiliter dans son intégralité le Transindochinois, son réseau souffre de graves problèmes techniques. Le fait majeur est qu'il est composé d'une voie unique et étroite. Ceci ne permet pas la circulation à des vitesses importantes et limite le nombres de rames. Son extension vers la Chine (ligne du Yunnan comprenant les stations Shilin-Kaiyuan-Hekou-Hanoi), très belle et pittoresque aux alentours de la frontière, est fermée depuis l'été 2002 pour cause de vétusté et non rentabilité. Un projet de réouverture-réhabilitation est en cours.

Le 1er janvier 2002, le premier Ministre vietnamien Phan Văn Khải approuve un "plan directeur pour le chemin de fer du Viêt Nam à l'horizon 2020" afin d'améliorer ce chemin de fer avec une part importante de capitaux provenant de l'aide publique au développement japonaise. Les investissements totaux estimés pour ce projet sont de l'ordre de 32 milliards de $US. Les compagnies japonaises auront la priorité des contrats sur le projet. Le Japon a envoyé une commission d'étude au Viêt Nam pour effectuer des relevés topographiques et géographiques. Le système japonais de train à grande vitesse Shinkansen a été proposé pour être utilisé pour ce nouveau chemin de fer. Le Premier Ministre Nguyễn Tấn Dũng a donné l'ordre au Ministre des Transports de raccourcir le délai de construction de ce chemin de fer de 15 ans à 9 ans.

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