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O.N.G. - Extrême-orient(é)
16 avril 2009

Finding Freedom

ff

Je suis né dans une zone de guerre civile en Birmanie. Mon père était un soldat révolutionnaire de l'Union Nationale Karen (KNU) et a lutté contre le régime militaire birman. Ma mère a toujours pris soin de notre famille mais notre vie quotidienne n'a été remplie que par la peur, la souffrance et la douleur. Quand j'ai atteint l'âge de dix ans, mon père a été tué sur le champ de bataille. Cela a été le plus sombre jour pour notre famille.

Ma mère ne voulait pas que son enfant ne rejoigne le groupe révolutionnaire. La perte de son mari dans la lutte a été une expérience amère et très douloureuse, elle ne voulait pas perdre son fils en plus. En ces jours, la plupart des Karens pensaient que pour être un révolutionnaire, vous deviez être un soldat, vous devez détenir des armes et lutter pour la liberté et l'autodétermination. Ils pensaient qu'il n'y avait pas d'alternative à la lutte armée.

À ce moment-là, je pensais aussi que la lutte armée était la seule façon d'obtenir la liberté. Je voulais me venger des militaires birmans. Mon père a été tué, mon oncle a été tué, mon cousin a été tué, mes amis ont été tués et mon peuple ont été tués, torturés, maltraités et violés par la guerre. J'ai appris des anciens, que "sans sacrifier ton sang, tu ne seras pas libéré de l'esclavage". Lutter est un moyen pour protéger ma famille, mon village, mon territoire et mon peuple. Quand j'avais quatorze ans, j'ai accompagné mon oncle à la guerre, et j'ai vu des cadavres, des blessures, de la douleur et de la souffrance. Cette expérience m'a motivé à devenir un combattant de la liberté.

Lorsque j'ai été assez vieux, j'ai rejoint le groupe révolutionnaire Karen, mais ma mère ne voulait pas que j'y prenne part. Elle voulait que je finisse mes études secondaires dans le camp de réfugiés. Mais elle a cédé car elle ne pouvait pas m'arrêter. Elle a juste prié Dieu pour moi. J'ai servi deux ans comme combattant (Freedom Fighter) dans la jungle, dans de mauvaises conditions, sans nourriture ni abri, et en travaillant dur. Certaines nuits, je faisais de mauvais rêves. Mais ces difficultés ne m'ont pas arrêter. Après que notre territoire ait été occupé par l'armée birmane, je suis retourné au camp de réfugiés et j'ai continué mes études.

Différent mais toujours un révolutionnaire

Lorsque j'ai terminé mes études dans le camp de réfugiés de Tham Hin, je me suis entretenu avec un vieil ami qui travaillait à Bangkok, et il m'a proposé de venir à Bangkok pour deux mois afin de continuer ma formation. J'étais très heureux de sortir du camp, et je pensais que ce serait une grande opportunité pour moi, même si je n'avais aucune idée de la formation que j'allais suivre.

C'était une formation d'organisation de communauté. Avec d'autres, nous avons appris l'élaboration de réflexions, l'analyse structurelle et l'organisation des compétences. Cette formation m'a donné beaucoup de nouvelles idées. J'y ai appris que la lutte armée n'est pas la seule façon d'obtenir nos droits de liberté et de justice. Nous avons étudié des biographies d'hommes politiques célèbres et toutes sortes d'histoires que nous n'étions pas à l'école.

Ma vie a changé maintenant. J'ai évolué et je ne suis plus ce que c'était avant, mais je me considère toujours comme révolutionnaire. Je veux un grand changement dans ma communauté. Je veux que mon peuple obtienne la liberté, l'autodétermination et la justice, le respect de nos droits et une vie sure. La lutte armée n'est pas la seule solution et j'ai honte d'avoir rechercher uniquement la vengeance. Je ne veux pas dire que je déteste la lutte armée, je comprends nos combats pour protéger nos familles et nos enfants, notre peuple et notre territoire. La chose la plus importante est de disposer d'aptitudes à la pensée révolutionnaire, pour comprendre les causes profondes du conflit et de construire une nouvelle justice et une société pacifique.

Il y a deux mois, ma mère est partie pour les Etats-Unis

Elle est inquiète pour moi. Beaucoup de gens disent que les personnes déplacées (Internally Displaced People) et les réfugiés n'ont pas d'avenir. Comme je suis son fils, elle ne veut pas me voir vieux sans assurance-vie et m'a dit : «Vient en Amérique et tu deviendras un citoyen américain, tu gagneras de l'argent et tu pourras retourner en Birmanie et recommencer ton travail. Tu es sur le territoire thaïlandais sans aucune autorisation et la police thaïlandaise peut t'arrêter à tout moment. Je m'inquiète tellement."

Je comprends ma mère, et je sais qu'elle m'aime beaucoup. Je lui ai juste dit : "Maman ne t'inquiète pas pour moi." La citoyenneté américaine ne peut pas me donner mon assurance-vie de toute manière. J'ai foi en Dieu, et Il est le seul qui peut me donner une assurance vie. Je ne sais pas ce qui va se passer demain, mais maintenant je suis ici pour travailler et servir mon peuple, et accomplir mon rêve en lui assurant une certaine avenir.

Mon avenir n'est pas dans l'acquisition de propriétés, ni dans une vie de luxe. Mon avenir est dans la lutte contre toutes les formes d'injustice ou d'oppression, de vivre en harmonie avec notre environnement et de bâtir une société pacifique.

Mon rêve

Je tiens à mettre en place "une éducation appropriée" pour mon peuple et lui donner les semences de la pensée. Je suis allé en Inde et ai étudié à l'École de la Paix (campus de Visthar) où j'ai eu beaucoup d'idées. Dans mon campus (mon rêve), il y aura une école et un centre de formation rempli d'arbres, de fleurs et de légumes. Des arbres, des fleurs et des légumes qui nous donneront des médicaments, de la nourriture, de l'air frais et de la paix spirituelle.

Je veux amener les enfants déplacés et les enfants des zones de guerre dans mon campus pour qu'ils étudient. Je ne doute pas que le véritable changement dans l'avenir est l'éducation, et il existe de nombreux types d'enseignement. Je veux que la prochaine génération connaisse les notions de vie, de paix, d'égalité, d'art, de musique, de tradition, de culture et les moyens de surmonter l'injustice et l'oppression. Que cette génération réfléchisse sur sa vie. L'éducation qui permet à notre société et de manière pacifique, de se modifier.

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