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O.N.G. - Extrême-orient(é)
28 mars 2009

Du SPCA à l'ECPAD, un siècle de productions audiovisuelles militaires

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La guerre d’Indochine débute comme une séquelle outre-mer de la Libération. Il s’agit pour le corps expéditionnaire français (composé entre autres des troupes de l’ex-2e DB du général Leclerc) de venir en renfort auprès des troupes anglaises et chinoises pour chasser l’occupant japonais de la péninsule d’Asie du Sud-Est. Ce n’est qu’à partir de 1946 que commence la guerre d’Indochine en tant que guerre de décolonisation. Mais il faut attendre la prise de commandement du général de Lattre de Tassigny, en 1950, pour que se mette en place une vraie couverture médiatique du conflit. Pour le "Roi Jean", "à quoi bon remporter une victoire si personne ne le sait ?" Il organise donc un Service presse information (SPI) au sein duquel les opérateurs ne sont plus de simples cameramen, mais de véritables reporters détachés auprès des unités combattantes en binôme avec un photographe. Le SPI recueille l’information, la contrôle et la diffuse au cours de conférences de presse ou en délivrant aux journalistes l’autorisation de se rendre sur le terrain. De Lattre convie à dîner chaque jour quelques correspondants de guerre, afin de les entretenir personnellement de la situation. Les photos prises dans la journée lui sont soumises tous les soirs vers minuit. L’objectif est double : mobiliser l’opinion publique et stimuler la participation financière des Etats-Unis. Le général de Lattre meurt en 1952, mais l’effort de communication mis en oeuvre sous son commandement se poursuit jusqu’à la fin du combat, donnant l’occasion à certaines figures emblématiques d’opérateurs en Indochine, tels Pierre Schoendoerffer ou Raoul Coutard, de s’enrôler au sein du SCA.

La guerre d’Indochine a existé aux yeux de la métropole principalement par son traitement dans la presse et par les sujets des actualités cinématographiques projetés en salle. La guerre d’Algérie, elle, est essentiellement une guerre radiophonique, instaurant un nouveau rapport à l’actualité, plus intime et quotidien. Les opérateurs SCA sont toujours présents sur le terrain, mais leurs images sont de mieux en mieux maîtrisées par la hiérarchie militaire, et il faut souvent attendre des années pour qu’elles soient mises à la disposition du public via des documentaires.
Les archives du fort d’Ivry ne sont pas strictement soumises à l’histoire militaire française. Le recours à des collections privées de films ou de photos permet notamment d’illustrer des périodes tenues dans l’ombre, comme celle qui précéda la création de la SPCA (avant 1915, en métropole ou dans les colonies) ou encore celle qui suivit sa dissolution (l’entre-deux-guerres de manière générale).

En ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, on remarque également la coexistence de deux fonds, l’un dit "allié", l’autre allemand, issu de prises de guerre. Le fonds Indochine est, quant à lui, subdivisé : suivant les provinces composant le territoire colonial (Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge, Laos, ainsi que des subdivisions particulières pour Hanoi, Saigon et les cérémonies militaires) pour les clichés ; suivant l’usage et la destination des rushes pour les films ("ACT" pour les films non sonorisés servant de matière brute aux montages des Actualités ; "Magazine Militaire d’Information" pour les actualités militaires diffusées aux troupes cantonnées dans d’autres zones ; "Documentaires" pour tous les autres formats). Les fonds algériens reprennent le même mode de classement, les photos étant réparties en trois collections différentes : "Algérie" (production globale), "Bled" (clichés d’illustration pour la revue Bled), "Flament" (clichés pris par le sergent-chef Flament, du bataillon Bigeard). A ces fonds s’ajoutent ceux relatifs à la vie en métropole sur les mêmes périodes (organisation des forces armées, ministère de la Défense, exercices, cérémonies…) et ceux attestant d’une présence militaire française à l’étranger (Corée, Liban, Tchad, Cambodge, guerre du Golfe, Bosnie-Herzégovine, Rwanda, Kosovo, Afghanistan, Côte d’Ivoire).

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