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O.N.G. - Extrême-orient(é)
14 mars 2009

Arcanes et ravages du tourisme sexuel

cam

Le tribunal correctionnel de Colmar a entendu, hier, Hélène Paillard, membre de l’ECPAT, un réseau international de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. La jeune femme a apporté un éclairage global sur le procès, expliquant qu’il y avait eu « un déplacement » du tourisme sexuel de la Thaïlande vers le Cambodge après un durcissement de la loi thaïlandaise. Elle a précisé que la loi cambodgienne était aussi sévère, mais que son application était « difficile » au regard de « la corruption et du manque de formation des policiers ». Aujourd’hui, les touristes sexuels préféreraient aller au Cambodge, « ayant moins de risque d’être punis ».

Hélène Paillard a décliné les différentes sortes de touristes sexuels au Cambodge. « Il y a ceux qui résident plus ou moins sur place et qui font du grooming: ils vont dans un village, se lient d’amitié avec une famille, proposent de payer la scolarité ou les soins pour les enfants afin de préparer petit à petit l’enfant à l’abus sexuel, tout en étant déculpabilisé. Ceux qui font de courts séjours vont dans des bordels ou avec des enfants prostitués des rues. C’est l’affaire d’aujourd’hui. ».

La jeune femme a indiqué qu’« il n’y a pas de profil particulier du touriste sexuel. Ce sont des hommes, mais aussi des femmes, de tout milieu, de tout âge ». Elle a ajouté que certains, « les occasionnels », ne voyagent pas pour cela, mais « saisissent une opportunité » et que d’autres, « les préférentiels », voyagent pour le sexe. Ces derniers « échangent beaucoup d’informations et également des films. »

Elle a repris les justifications les plus courantes des touristes sexuels, en les démontant, parmi lesquelles le fait d’aider les enfants à se nourrir : « C’est faux car les enfants ne touchent généralement rien et sinon, ils le dépensent en drogue pour supporter les actes sexuels ».

Quant aux conséquences sur les enfants victimes, elle a cité « les grossesses et avortements à répétition ; les déchirements anaux et vaginaux ; le sida ; la dépendance à la drogue fournie parfois par les trafiquants pour que les enfants ne partent pas, ayant besoin de leur dose ; l’espérance de vie très faible ; et la déconstruction psychologique avec la dépréciation de soi et un comportement hyper sexualisé que certains touristes traduisent comme de la drague. »

L'Alsace.fr

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