Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
24 janvier 2009

Les Hmongs aux États-Unis

28773050798df7e1674qj3

Les Hmongs aux États-Unis sont environ 200 000. C’est à la suite de la prise du pouvoir des communistes au Laos, en 1975, qu’ils ont trouvé refuge en Amérique après un passage dans les camps de réfugiés en Thaïlande. Pourtant cette année là, seuls 3000 d’entre eux obtinrent un visa. De 1976 à 1980, 30 000 étaient arrivés. Les premiers arrivants étaient des soldats de l’armée secrète du général Vang Pao qui avaient aidé les américains durant la guerre du Vietnam. Leur mission était de gêner le ravitaillement Viêt-Cong. En 1980, une loi autorisa leurs familles à les rejoindre. Pourtant, dans les années 90, de nombreux Hmongs demeuraient dans des camps de réfugiés.

L’administration Clinton avait pour projet de favoriser leur retour au Laos. Pourtant les organisations humanitaires soulignèrent les nombreuses persécutions dont ils étaient victimes dans leur pays d’origine. On rapportait des cas d’emprisonnement abusifs, de disparitions suspectes et d’assassinats. Sous la pression des conservateurs américains, notamment l’ancien président Bush, se rappelant de l’aide fournie par ce peuple dans l’effort de guerre américain, une campagne s’opposant au retour forcé des Hmongs au Laos fut organisée. Une loi fut déposée pour leur accorder le statut de réfugié mais le président Clinton y opposa son véto. Il dut finalement céder lorsque le Laos ferma ses frontières sous prétexte que les Hmong auraient été impliqués dans la production et la vente d’héroïne. Ainsi des dizaines de milliers de réfugiés furent accueillis aux États-Unis en particulier en Californie, au Minnesota et au Wisconsin. En 2006, ce dernier État a même traduit les documents électoraux en Hmong.

Le destin des Hmongs est intimement lié à la politique américaine en Asie. Pendant des années, les américains refusèrent d’avouer qu’ils avaient menés une guerre secrète au Laos. Depuis la fin des années 90, le voile du secret est levé et un monument fut même élevé au cimetière Arlington pour les morts du Laos, en particulier les Hmongs.

La population Hmong aux États-Unis ne sont en général pas très éduqués du fait qu’ils sont en majorité arrivés à l’âge adulte. Ainsi près de 40% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Avant de quitter leur pays, ils étaient des fermiers et n’avaient pas accès aux écoles. Les jeunes générations connaissent beaucoup plus de succès dans leurs études mais certains préfèrent s’organiser en gangs pour gagner leur vie.  Les Hmongs tiennent leur nom du clan auquel ils appartiennent. Bien qu’à la maison leur langue maternelle soit le plus souvent parlée, les jeunes générations se sont rapidement mises à la culture américaine. Cela pose des problèmes d’identité mais il existe des tentatives pour y remédier, en particulier la création de médias en langue Hmong. Certains membres de la communauté sont devenues des personnalités publique comme Mee Moua qui est devenue tour à tour sénatrice du Minnesota et mairesse de la ville de St. Paul.

Certains Hmongs n’on tout de même pas abandonné l’idée de retourner au Laos après que le gouvernement communiste soit renversé. En juin 2007, le général Vang Pao fut d’ailleurs arrêté pour complot contre le gouvernement laotien, ce qui violait le pacte de neutralité signé par les États-Unis. On saisit des centaines d’armes à feu et ses partisans furent également emprisonnés.

Récemment, Gran Torino, le dernier film de Clint Eastwood met en scène des Hmongs. On y retrouve de nombreux aspects de leur culture ainsi qu’une description des problèmes que connaissent les jeunes générations de la communauté.

Publicité
Commentaires
Publicité