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O.N.G. - Extrême-orient(é)
12 janvier 2009

Jean Joseph Marie Amiot

jj

Joseph-Marie Amiot est né à Toulon le 8 février 1718. Il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Avignon en 1737, et fut ordonné prêtre le 21 décembre 1746 à Lyon. Durant sa formation il avait demandé d’être envoyé comme missionnaire en Chine. Ce lui fut accordé, et, en compagnie de deux novices (jésuites) chinois, il quitta le port de Lorient (France) en décembre 1749 pour arriver à Macao le 27 juillet 1750. L’année suivante il monta à Pékin où il entra le 22 août 1751. Il y resta jusqu’à sa mort, en 1793.

Si les hommes de science et les intellectuels de l’Ouest étaient toujours les bienvenus à la cour impériale, l’atmosphère en Chine n’était plus ce qu’elle était au temps des Matteo Ricci, Ferdinand Verbiest et autres pionniers. Le christianisme y avait été interdit, et des persécutions avaient périodiquement lieu. Les jésuites résidant à la cour (dont Amiot) espéraient que leur présence et travail pour l’empereur permettraient une réhabilitation du christianisme ou du moins le rétablissement de la liberté religieuse.

Amiot étudia le chinois et le mandchou (alors langue officielle imposée par la dynastie Qing au pouvoir) et devint le traducteur officiel des "langues occidentales" auprès de l'empereur. Il est l’auteur d’une grammaire et dictionnaire mandchou. En fait il se passionna pour tout ce qui était chinois: coutumes, langues et dialectes, histoire et musique. Il prit à son service un jeune chinois qu’il forma aux méthodes scientifiques européennes et en fait, c’est avec lui que pendant 31 ans il publia ses écrits.
Outre le travail habituel de la publication des bulletins astronomiques Amiot poussa la recherche dans le domaine du magnétisme s’occupa de la formation d’hommes de science chinois.
Il a par ailleurs traduit et introduit en Europe en 1772 le livre, considéré comme fondateur de la stratégie, l'Art de la guerre de Sun Zi, sous le titre les treize articles.

En 1754 il envoie en France un mémoire, non signé, non daté, demeuré inédit: De la Musique moderne des Chinois, qu’il dit compléter par un autre envoi, perdu, sur la Musique que les Chinois cultivaient anciennement. En 1779 ses Divertissements chinois, non édités, consistent en musiques notées à la chinoise et transcrites selon une notation mixte sur une portée. Quarante-et-un airs auraient dû être ainsi être mis à la disposition de l’amateur européen. Des études ont montré qu’il ne s’agit pas de transcriptions d’oreille faites par un européen qui les auraient entendues, mais bien de partitions écrites en usage à la cour mandchoue. Il n’a pas été possible de retrouver le recueil qui servit de source à Amiot, et ses Divertissements constituent un témoignage précieux de la musique et de la danse chinoise de l’époque.

Comme beaucoup de membres de la Mission jésuite en Chine, Amiot a contribué à faire connaître la culture chinoise en Europe, même si cela n’était pas l’objectif premier de sa présence à Pékin. Avec ses compagnons jésuites Antoine Gaubil et Michel Benoist il cherchait à obtenir un nouveau droit de cité pour la religion chrétienne et le retour de missionnaires en Chine. Il n’y réussit malheureusement pas.

De plus, les nouvelles venant d’Europe étaient dramatiques. La Compagnie de Jésus était bannie de France en 1764. Amiot obtint alors de Henri Bertin, ministre d’état avec lequel il était en correspondance, que le roi de France, à titre personnel finance le travail des jésuites français à Pékin. Neuf ans plus tard, en 1773 la Compagnie de Jésus était supprimée par Clément XIV. Pour sauver ce qui restait de la Mission jésuite de Chine Amiot obtint que les Lazaristes prennent leur place. Tout cela fut balayé par la révolution française de 1789. Amiot fut ensuite profondément troublé lorsqu’il apprit que le roi Louis XVI avait été exécuté. Il semble bien qu’Amiot mourut le jour même où on l’informa de cette nouvelle : il célébra une messe pour le roi et mourut dans la nuit du 8 octobre 1793. Avec lui disparaissait le dernier jésuite de la grande épopée de la Mission jésuite en Chine.

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