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O.N.G. - Extrême-orient(é)
7 octobre 2008

La Citadelle de Kowloon

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(clique dessus)

La Citadelle de Kowloon (九龙城寨), dans la péninsule de Kowloon, fut une anomalie dans le passé colonial de Hong Kong. Il s'agissait d'une enclave chinoise qui existait au milieu de la colonie, jusqu'à sa démolition en 1993.

Elle fut établie pendant la dynastie Song, pendant laquelle elle servit de poste d'observation. Après la cession de l'île de Hong Kong à la Grande-Bretagne en 1842 prévue dans le Traité de Nankin signée par les Qing, les autorités chinoise y établirent un poste militaire et administratif afin de contrebalancer l'influence des Britanniques dans le secteur. Suite à la convention pour l'extension du territoire de Hong Kong signée en 1898, la Grande-Bretagne obtint les « Nouveaux Territoires » en bail pendant 99 années, à l'exception de la ville murée. Celle-ci avait alors une population d'environ 700 habitants. Il a été convenu officieusement que la Chine pourrait continuer d’y garder des troupes, à condition que celles-ci n'interfèrent pas avec l'administration provisoire britannique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée d’occupation Japonaise a expulsé les habitants de la citadelle, et l'a démolie en grande partie – notamment son mur d'enceinte – afin d'alimenter la construction de l’aéroport voisin, Kai Tak.

Après la capitulation du Japon, les squatters (soit des anciens résidents, soit plus probablement des nouveaux venus) ont commencé à habiter la citadelle, résistant à plusieurs tentatives par la Grande-Bretagne en 1948 de les en expulser. Désormais sans mur pour la protéger, la Citadelle devint un asile pour escrocs (Triades) et toxicomanes, car la Police de Hong Kong n'avait aucun droit d'y entrer, et aucune autorité chinoise en Chine continentale - ni seigneur de guerre, ni communiste, ou Kuomintang, ne souhaitait en prendre la responsabilité. En 1949, la République populaire de Chine fut établie, et des milliers de réfugiés supplémentaires affluèrent. L'administration coloniale britannique adopta une politique de laisser faire.

En 1973-1974, une série de plus de 3 000 incursions de police ciblant les triades au sein de la Citadelle les ont affaiblies et une sorte de synergie s'est développée, et la ville murée a commencé à se développer de façon presque organique. Il n’y avait que deux règles de construction : l'électricité a dû être fournie pour éviter l’incendie, et les bâtiments doivent se limiter à quatorze étages en hauteur, en raison de l'aéroport voisin. Les bâtiments bâtis les uns dans les autres l'on transformée en un monolithe de rapiéçage de centaines de mètres carrés, suite à des milliers de modifications et d’extensions. Les ruelles ont été éclarées par les lumières fluorescentes, car la lumière du jour y pénétrait à peine, sauf sous les toits. Seuls huit tuyaux municipaux ont approvisionné l'eau à la structure entière d’une façon ou l'autre.

Au début des années 1980, la Citadelle avait une population estimée à 35 000 habitants. Un quartier anarchique, la citadelle était réputée pour son excès de maisons closes, casinos, salons d'opium et de cocaïne, les marchands traitant la viande de chien, et des usines clandestines. La Citadelle de Kowloon était également connue pour son nombre très élevé de cliniques de dentiste en mauvais états d'hygiène, puisque les dentistes non autorisés pouvaient y pratiquer sans risque de poursuite.

Après la Déclaration commune sino-britannique de 1984, les autorités britanniques, avec l'accord de la RPC, décidèrent de démolir la ville. Elle avait 50.000 habitants sur 0.026 km². Sa densité de 1923076 habitants au km² (!!). Des évacuations commencèrent en 1991 et ont été achevée en 1992. Avant sa démolition définitive, un groupe d'explorateurs japonais a mis environ une semaine pour voyager dans la ville murée déserte. Après la démolition, la construction d'un parc démarre en mai 1994 sur le site.

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