Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
23 août 2008

Si Laval était chinois ...

img200703310112330355

Wang Jingwei (汪精卫) est né à Panyu, dans la province du Guangdong, le 4 mai 1883. Wang alla au Japon comme étudiant international parrainé par le gouvernement de l’empire Qing en 1903 et rejoignit le Tongmenghui (mouvement créé par Sun Yat-sen et Song Jiaoren) en 1905.

Il fut arrêté pour avoir comploté l’assassinat du régent, le deuxième prince Chun, et resta en prison de 1910 jusqu’au soulèvement de Wuchang l’année suivante. Wang Jingwei, poursuivit une vie politique complexe et souvent inconstante, variant de l’extrême gauche à l’extrême droite, parsemée de périodes d’exil. Il fut un membre important au début du Guomindang (KMT), et fut un assistant de Sun Yat-sen qui honora son testament. Au début des années 1920, Wang occupa plusieurs postes dans le gouvernement révolutionnaire de Sun Yat-sen dans le Guangzhou, mais suite à la mort de Sun en 1925 il fut confronté à un défi pour le contrôle du KMT.

Au cours de l’expédition du Nord, Wang était un de ceux parmi la faction gauchisante du KMT qui appelait à une coopération continue avec le Parti communiste chinois et le Komintern et à un arrêt de l’expédition du Nord. La faction de Wang qui avait établi une nouvelle capitale du KMT à Wuhan, était opposée à Tchang Kaï-chek, qui était en train de faire une purge sanglante parmi les communistes de Shanghai et appelait à une plus grande poussée vers le Nord. N’ayant ni les ressources financières, ni les ressources militaires pour s’opposer à Tchang toujours plus puissant, la faction de Wang s’effondra et Tchang Kaï-chek continua ses purges.

En 1930, Wang essaya un autre coup contre Tchang qui avorta, cette fois avec l’aide de Feng Yuxiang et de Yan Xishan. Après ces incidents, il voyagea en Allemagne, et maintint quelques contacts avec des officiels du parti Nazi. Après son échec, Wang se réconcilia avec le gouvernement de Tchang à Nankin au début des années 1930. Il occupa des postes importants pendant la décennie et accompagna le gouvernement dans sa retraite à Chongqing au début de la guerre sino-japonaise (1937-1945). À cette époque, il organisa des groupes d’extrême droite dans la lignée des partis fascistes européens au sein du KMT. Wang était à l’origine un va-t'en-guerre, mais après les défaites chinoises à la bataille de Shanghai (1932) et dans la défense de la Grande Muraille, Wang devint pessimiste sur les chances de la Chine dans une guerre contre le Japon. Il se fit le porte-parole d’opinions défaitistes au sein des dirigeants du KMT. Wang croyait que la Chine devait négocier avec le Japon de manière à survivre paisiblement.

Fin 1938, Wang quitta Chongqing et se retrouva à Shanghai, ouvertement pour négocier avec l’envahisseur japonais. Le 30 mars 1940, il devint chef d'État d’un État fantôme basé à Nankin, exerçant la fonction de président du yuan (exécutif) et de président du gouvernement national (行政院長兼國民政府主席). Il maintint durant cette période des contacts avec les nationaux-socialistes allemands et les fascistes italiens. Puis Wang vécut au Japon durant la guerre jusqu’à sa mort quatre ans plus tard, le 10 novembre 1944 à Nagoya.

Wang fut enterré à Nankin près du mausolée Sun Yat-sen, dans une tombe très élaborée. Quelques années plus tard, le Japon vaincu, le gouvernement du Guomindang sous la houlette des nationalistes ramena la capitale à Nankin et détruisit la tombe de Wang. Aujourd’hui un petit pavillon a été dressé.

Il est considéré (en Chine Populaire et République de Chine) comme le plus infâme traître (大汉奸) du 20ème siècle , non pas pour ses liens avec les partis d'extrême droite européens, mais pour avoir trahis son peuple avec l'envahisseur Japonais.

30_03

Publicité
Commentaires
Publicité