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O.N.G. - Extrême-orient(é)
11 avril 2008

De Corse en Chine

corsica_corse

ONG : Peux-tu te présenter ? 
VP : Von Pepino, Corse, de formation littéraire (ratée), ancien officier TAP (paras), chef d'entreprise en Chine.
 
ONG : Ta décision de partir loin de ton pays fut-elle difficile à prendre ? Quel fut le déclic ?
VP : Non, les Corses partent... Ils sont toujours partis, au siècle dernier pour construire la "plus grande France", au siècle précédant pour aller faire fortune en Asie ou aux Amériques, ou plus simplement sur "le continent".
C'est chez nous une tradition familiale, mon arrière grand-mère, est partie en 1916 pour rejoindre sa première affectation d'institutrice à Gafsa, ville minière du sud tunisien. Cette sainte Laïque apprenait "nos ancêtres les Gaulois" à 80 Enfants tout en soignant les épidémies de Trachome, alors que son "promis" se battait devant Douaumont...
De l'aïeul qui commandait la place militaire de Nankin, aux gérants paludéens de plantations de L'AOF et d'Annam, de conquêtes coloniales en décolonisations ratées, la plupart de mes ascendants sont partis, et le plus souvent revenus... Parfois cousus d'or, souvent couturés, toujours transmettant le mal jaune, ou d'Afrique, à la génération suivante qui s'empressait d'aller voir si les sables du grand Erg étaient aussi chauds que ceux de Mui Né.
Donc, en ce qui me concerne aucun "déclic", je m'inscrivais juste dans la tradition, tout en me sachant déjà étranger à la France "narbonoïde" et avilie de la fin des années 90.
 
ONG : La vie en chine te plait-elle ? Peux-tu y faire ce que tu faisais avant en France (ou pouvais faire avec de nombreuses contraintes) ?
VP : Oui la vie en Chine est agréable. Le motocycliste n'est pas contraint au port du casque, ce qui est la marque des grandes civilisations... J'y fais tout ce que je pouvais faire en France, et presque tout ce qui est interdit chez nous.
Pour nous autres "immigrés" en Chine, la règle du jeu est simple, il s'agit de se comporter avec la courtoisie que tout hôte est en droit d'attendre de ses invités. Il n'est jamais question d'assimilation ou d'intégration et les Chinois font preuve d'une très, parfois trop, grande tolérance à l'endroit des singulières coutumes des "Gweil-lo/po".
 
ONG : Militais-tu en France ? Milites-tu depuis la Chine ?
VP : Je ne sais pas si le terme militer convient. Chez nous, c'est encore un fois une histoire d'identité, de fierté, d'enracinement, de sens du devoir et de l'honneur commun à beaucoup de peuples chrétiens de la Méditerranée...
Si s'assurer que l'on reste maître chez soi et que les invités ne deviennent pas des envahisseurs c'est militer, alors oui je militais en France...
Pour ce qui est de militer depuis la Chine, à part financer quelques bonnes œuvres je ne vois pas trop...? Mais bon 12 heures d'avion ce n’est pas si long en particulier avec un bon livre...
 
ONG : Es-tu patriote corse ? Quelle fierté as-tu d'être de l'Ile de Beauté ?
VP : Oui je suis patriote Balagnais, Corse, Français, Européen. Pour ce qui est de la fierté d'être Corse, Ça serait long et compliqué à expliquer. Je t'invite donc au village cet automne et tu comprendras tout...
 
ONG : Ancien officier parachutiste, comment vois-tu l'armée française actuelle et l'armée chinoise ?
VP : L'armée est à l'image du pays... En France elle à honte d'être une armée, honte de ses traditions, l'ethnomasochisme y est à l'image du reste de la nation. Déjà, quand je servais, des poireaux géniaux parlaient, entre autre, de "casser le mythe du Para...".
J'ai eu récemment l'occasion de parler à de jeunes lieutenants et adjudants chefs de sections d'infanterie (le plus beau métier du monde après celui de commandant d'unité) et j'étais atterré par le formatage -confinant à l'émasculation- dont ils avaient été victime. C'est à la fois triste et très inquiétant...
Quant à l'armée Chinoise elle est aussi à l'image du pays... Patriotique, enthousiaste et sans complexes...

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