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O.N.G. - Extrême-orient(é)
28 mars 2008

ONGiste

leguay_photo

Né le 10 janvier 1910 à Charleville d'une mère ardennaise et d'un père normand, Marc Leguay est séparé de ses parents pendant la Première Guerre mondiale et est recueilli par sa grand-mère maternelle en Normandie. Il obtient son baccalauréat en 1927 puis part, avec son matériel de peintre, sur les routes de France, d'Europe du Sud et d'Afrique du Nord. Il expose notamment à Perpignan où il se fixe en 1931 et en Espagne, où il rencontre Salvador Dalí et Esteban Vicente. Au cours d'une de ces expositions, il est remarqué par Pages, alors gouverneur de la Cochinchine.

Trop jeune pour recevoir un prix, il se voit confier une « mission gratuite » de trois mois en Indochine en décembre 1935. Il vit au Palais du Gouvernement et découvre une vie dorée à laquelle il n'est pas habitué. Avec une vieille voiture qu'il s'est fait prêter, il parcourt les pistes, depuis Khong, au Sud-Laos, jusqu'à Hanoï, au Tonkin. Il a également la chance de faire la connaissance d'un riche Chinois qui met à sa disposition une jonque avec laquelle il sillonne les canaux et les rivières de Cochinchine. En mars 1936, la mission prend fin et Leguay doit rentrer en France à regret. Avant le départ le navire, il disparaît. Les autorités françaises retrouvent sa trace en 1937 dans l'île de Khong, au Bas-Laos. Il a continué à peindre des paysages locaux, notamment « le Flamboyant », son arbre préféré qui finit sur un timbre de poste aérienne en 1970. Pas de personnages, sauf quelques silhouettes lointaines. Le gouverneur Pages vient le chercher en personne et finit néanmoins par autoriser le peintre à rester..

Au cours des dix ans passés à Khong, Leguay crée l'École d'arts lao et fait la connaissance de Kou Abhay, issu d'une grande famille noble laotienne, père du général en chef des Forces armées royales, Kouprasith Abhay. Ce dernier possédait en 1974 le tableau Jeune femme se parant. En 1946, à Khong, il se marie en secondes noces avec Nang Seng Deuane, qui devient sa muse : sur ses tableaux, vont dominer désormais l'harmonie et la quiétude, apparaître l'âme du Laos et de ses habitants. Après son mariage, les personnages apparaissent sur les tableaux de Leguay. Souvent ce sont des proches de l'artiste : le Joueur de so (sorte de violon), le Joueur du khene (instrument à vent) et le Joueur de rang nat sont respectivement ses fils Henri, Daniel et Phoun Savath. Ses épouses lui servent également de modèles.

Le 9 mars 1945, Marc Leguay est prisonnier de l'armée japonaise lorsque celle-ci s'empare de l'Indochine française. De retour à Khong, son atelier a été pillé. Désargenté, il décide en 1947 à s'installer à Vientiane, la capitale du Laos. Il y est professeur de dessin au lycée jusqu'en 1975. Après-guerre, en 1945, il dessine un billet de cent piastres pour l'Institut d'émission des États du Cambodge, du Laos et du Viêt-Nam.

Leguay entame une carrière philatélique à partir de 1951 lorsque le Laos obtient l'autonomie postale de la France. Le ministre des Postes lao, le prince Souvanna Phouma demande à Leguay de réaliser des maquettes de timbres-poste. La première série laotienne de douze timbres, émise le 13 novembre 1951, n'est pas signée et Leguay a réfuté en être l'auteur. La première série qu'il signe est émise le 13 avril 1952 et est illustrée de la Femme lao, d'après un portrait de sa deuxième épouse Nang Seng Deuane.

Bien qu'ils ne soient jamais rencontrés, le peintre a souvent travaillé avec le graveur Jean Pheulpin. Leguay a affirmé que « Pheulpin aimait beaucoup travailler avec moi car mes maquettes étaient prêtes pour la gravure elles ne nécessitaient aucune retouche ». En tout, cinquante-cinq timbres sont illustrés par les œuvres de Marc Leguay. En mai 1975, la monarchie s'effondre sous les coups du mouvement communiste Pathet Lao. Marc Leguay se retire avec sa compagne dans le village natal de celle-ci, en Thaïlande. Vers cette époque, il change de style et commence à peindre des nus.

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