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O.N.G. - Extrême-orient(é)
18 juin 2014

Le droit du fils ainé

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En dehors des motifs économiques et militaires, le droit héréditaire repose régulièrement, lui aussi, sur des motifs sacrés, en particulier le droit du fils aîné d’être le seul héritier ou l’héritier préféré. Si en Extrême-Orient (Chine et Japon) et en Occident, à Rome, la communauté domestique et le groupe parental ont conservé leur structure patriarcale en dépit de tous les changements des conditions économiques, c’est avant tout à ces fondements sacrés qu’ils le doivent. Partout où existe un pareil lien religieux de la communauté domestique et de la lignée [Geschlecht], les sociations plus étendues, en particulier celles de type politique, ne peuvent être que de deux sortes : ou bien ce sont des confédérations religieusement consacrées de lignages [Sippe] (réelles ou fictives), ou bien elles sont la domination patrimoniale d’une grande administration domestique (royale) – construite selon le modèle atténué d’une économie domestique patrimoniale – sur les économies domestiques des « sujets ». Conséquence de ce second cas, les ancêtres, numina, génies ou dieux personnels de l’administration domestique la plus puissante prennent place aux côtés des dieux domestiques des sujets, légitimant ainsi, en la sacralisant, sa position dominante. C’est ce qui se produisit en Extrême-Orient et en Chine, où l’empereur, en sa qualité de grand prêtre, monopolisait le culte des esprits suprêmes de la nature. Le rôle sacré du « génie » du princeps romain, d’où a résulté l’admission universelle de la personne de l’empereur dans le culte des laïcs, devait produire quelque chose d’analogue.

Weber Max - Economie et société

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