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O.N.G. - Extrême-orient(é)
11 avril 2014

MANFRED STERN, l'inspirateur ès extermination de Mao Tsé Toung

Sans titre

 

Encore un de ces personnages qui ne s'ébattent à l'aise que dans les époques troublées et les environnements glauques. Il naît en 1896 dans une famille juive de Bucovine, alors partie de l'empire austro-hongrois et commence des études en médecine à l'Université de Vienne. Mais la première guerre éclate et il est mobilisé. Fait prisonnier par l'armée tsariste, il est envoyé en Sibérie. Dans ce camp sibérien, il aura l'occasion de parfaire sa formation car, à peine libéré par la révolution d'Octobre, il devient bolchevik et s'engage dans l'Armée rouge.

Il a vingt et un ans et la vraie vie peut commencer. Durant la guerre civile, il combat en Sibérie contre l'amiral « blanc, Koltchak et en Mongolie contre le Baron fou, Ungern von Sternberg. Puis il rentre à Moscou et intègre l'Académie militaire Frunze. A peine diplômé de l'Académie, en 1924, il est enrôlé dans les services secrets de l'Armée, le GRU. Dorénavant, il travaillera en étroite liaison avec le Komintern. En 1929, il est envoyé à New York. Sous Le nom de Mark Zilbert, il va lui aussi organiser un réseau d'espions également chargés de percer les secrets militaires américains. Le réseau disposait d'un local appartenant à Paula Levine, elle-même membre d'un autre réseau à Paris, et d'un studio photo où opérait le beau-frère de Molotov, Leon Minster. Ceci fait, il part pour la Chine en 1932. Mao vient tout juste d'y établir la République soviétique chinoise du Jiangxi, dans le sud-est du pays, et Stern arrive en qualité de conseiller militaire du Komintern. Ses activités là-bas sont assez mystérieuses. Ce qui est sûr, c'est que Mao prit exemple sur les méthodes du grand frère bolchevique. Tous ses opposants, accusés d' « opportunisme » ou de « koulakisme », vont être systématiquement exterminés. Environ 20% de la population de la zone centrale du Jiangxi, soit environ 700 000 personnes, seront supprimés de diverses façons durant les trois années d'existence de la république. Le conseiller militaire Stern y restera jusqu'en 1935.

L’épisode suivant nous ramène en Europe, en Espagne plus précisément, en septembre 1936. Stern débarque de Moscou, toujours conseiller militaire pour le Komintern. Cette fois, sous le pseudonyme de général Kléber, il va diriger les Brigades internationales que Staline a organisées pour soutenir les républicains. Le général Kléber s'illustrera tout particulièrement durant la bataille de Madrid. Ses troupes arrivées en renfort vont repousser les nationalistes. Naturellement, la presse étrangère claironnera dans le monde entier la victoire contre le fascisme, grâce à la bravoure du général Kllber. Le New York Times sera particulièrement dithyrambique. Seulement, quand un agent secret n'est plus vraiment secret et que toute la presse se met à parler de ses exploits, les ennuis ne sont pas loin. Voilà Stern rappelé à Moscou. C'est mauvais signe.

Le chef du NKVD en Espagne, Alexander Orlov, le sait d'autant plus que les purges vont bon train au même moment en URSS. Il tente de retenir Stern en Espagne, proposant à Moscou de l'utiliser comme membre du N KYD. Mais les autorités militaires refusent son transfert. Que ne s'est-il évaporé dans la nature ! Il aurait mieux fait. Toujours est-il que Stern, obéissant aux ordres, rentre à Moscou et se fait condamner en mai 193 à quinze années de goulag. Il les fera presque entièrement et y mourra d'épuisement en février 1954. Sans que la mort de Staline l'ait libéré.

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