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O.N.G. - Extrême-orient(é)
28 mars 2014

L'opium ne convient plus aux drogués de notre temps

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L’opium ne convient plus aux drogués de notre temps ; il rend lucide, il prédispose à l’ascèse ; il demande du temps, le contraire de ce que recherchent dans les stupéfiants les déracinés de cette fin de siècle : une protection contre leur angoisse et surtout contre la solitude.

 L’opium à fumer allait être relégué au rang des curiosités par deux découvertes : la morphine et l’héroïne.

 La morphine, qui se trouve à un taux élevé dans l’opium, de 7 à 11 % selon la provenance, fut isolée en 1813 par un chimiste allemand sous le nom de « magistère d’opium ». Cette extraction ne présente pas de difficultés. Une providence pour les trafiquants ! Il suffit de dissoudre de l’opium brut, de le mêler au chloroforme, de le précipiter à l’ammoniaque pour obtenir un dépôt cristallin, la morphine rose qui titre à 60 %. Raffinée, elle donnera la morphine pure, le chlorhydrate de morphine, une poudre blanche, fine, inodore.

 Pendant la guerre de 1870, les chirurgiens allemands utilisèrent la morphine en doses massives pour soigner les blessés, surtout les amputés. Ils furent suivis par leurs confrères français.

 Les premiers drogués à la morphine seront ces anciens combattants qui continuaient à souffrir d’un bras, d’une jambe qui leur manquait, une obsession qu’effaçait le médicament auquel on prêtait alors toutes les qualités. On oubliait ses inconvénients. La mode s’en mêla. Entre 1875 et 1900, les femmes du meilleur monde se réunissaient dans des clubs pour se piquer, au cours de « morphine-parties ». Les joailliers vendaient des nécessaires à morphine seringues dorées dans des étuis d’or ou d’argent. Cela dura jusqu’à ce qu’une autre mode la remplace, celle de la cocaïne puis de l’héroïne.

La suite ici

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