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O.N.G. - Extrême-orient(é)
20 février 2014

Hiroshima/Dresde, deux massacres hautement immoraux

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La guerre étant une intervention à main armée d’Etat à Etat par la voie des armes quand la raison n’arrive plus à être écoutée ou entendue de part et d’autre (…), il s’ensuit que c’est à la nature du conflit que devra se proportionner le mode de l’intervention. La fin à obtenir, par cette intervention armée, est d’amener l’Etat qu’on estime résister indûment, à accepter, de force, les conditions de justice qu’il n’a pas voulu accepter de son plein gré.

On a donc le droit de conduire la guerre en tel mode que cet Etat qui résiste soit, dans la lutte, réduit à merci. Mais parce qu’il s’agit, non d’un acte de proie à l’endroit d’un être de race inférieure, ni même, proprement, d’un acte de bourreau, exécutant contre un coupable à la merci de la justice un jugement qui le condamne, mais plutôt d’un acte de juste violence destiné à ramener à la raison et à la justice un égal qui refuse de se rendre, et qu’on n’a point d’autre moyen de contraindre, il faudra, par-dessus tout, que cet acte de violence soit honnête et que, dans la lutte, on ne se donne soi-même aucun tort aux yeux de la saine raison. Par conséquent, la lutte devra se conduire selon les règles mêmes du combat. On n’aura le droit de frapper que ce qui fait partie de l’instrument de guerre chez l’adversaire.

Ce qui est en dehors de cet instrument de guerre doit être respecté comme une chose sacrée et sur laquelle on n’a aucun droit, sauf bien entendu le droit de requérir, selon les formes de la justice, tout ce dont on peut avoir besoin pour vivre sur le territoire ennemi.

Dans la lutte même avec ce qui fait partie de l’instrument de guerre chez l’adversaire, il est des règles de justice et de haute morale ou d’honnêteté imprescriptibles qui s’imposent toujours. C’est ainsi qu’on ne pourra jamais frapper son ennemi s’il est lui-même désarmé et qu’il demande grâce ; à plus forte raison s’il est déjà blessé et hors de combat en raison de sa blessure ; combien moins encore, s’il s’agit d’un non-combattant qui a pour office de porter secours aux blessés ou de recueillir les morts. Ce sont là des règles de droit naturel, qu’aucun être humain n’a le droit de violer sans se mettre hors de la raison et sans encourir les plus graves responsabilités qui motiveront ensuite les plus terribles représailles.

Pour ce qui est de l’armement lui-même, la règle indispensable d’honnêteté est qu’on s’en tienne scrupuleusement aux clauses déterminées par le droit des gens et qu’on ne fasse usage d’aucune arme que les conventions internationales interdisent. Ici encore, manquer à cette règle est se mettre dans son tort de la façon la plus grave et motiver contre soi, pendant la suite de la guerre, ou lors du règlement des comptes, de terribles et trop justes sanctions.

R.P. Thomas Pègues – Saint Thomas d’Aquin et la guerre (1916) 

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