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O.N.G. - Extrême-orient(é)
27 novembre 2013

L'exemple de la Corée du Nord

Sans titre

Naulleau
En admettant que les chambres à gaz (et, plus généralement, j’imagine, l’extermination des Juifs) relèvent d’une légende, pourquoi tant de personnes, la quasi-totalité pour ainsi dire, la tiendraient-elles pour un fait historique ? Tu crains à juste titre de tomber sous le coup de la loi Gayssot, mais donne-moi juste les hypothétiques raisons d’accréditer une thèse que l’on sait fausse !

Soral
Tu sais très bien que je ne peux pas légalement répondre à ta question. Une loi – anticonstitutionnelle – a été votée en France pour m’interdire d’argumenter à ce sujet. Ça devrait déjà te mettre la puce à l’oreille ! Mais moi, ce qui m’étonne, c’est qu’il suffit de se balader une demi-heure sur Internet, armé de son intelligence et de son esprit critique, pour ébranler tout l’édifice de la pensée dominante officielle sur le sujet… D’ailleurs tu sais bien que toute pensée officielle dominante, est d’abord et toujours une idéologie de domination. Et pour retourner ton argument : selon ta théorie, les dissidents de la Corée du Nord sont donc des fous et des crétins puisqu’ils contestent une vérité historique – l’idéologie dominante de la Corée du Nord, via sa version officielle de l’Histoire – partagée par tout le reste de la population coréenne du haut en bas ? Or, sur la question des chambres à gaz, ici, c’est la Corée du Nord ! J’ajouterai que l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs et qu’en 1945, à la suite du grand conflit de l’histoire de l’humanité, conflit qui s’est joué, je te le rappelle, essentiellement entre Européens blancs monothéistes, certains ont gagné et d’autres ont perdu dans ce qu’on peut bien appeler une lutte à mort… Et la réalité, constante, c’est : pas de pitié pour les vaincus ! J’ajouterai enfin, pour finir d’enfoncer le clou sur le sujet, que soixante-dix ans de recul, c’est très peu en Histoire pour juger de la vérité historique. Je prends d’ailleurs le pari qu’un lecteur de ce livre, qui le retrouvera disons chez un bouquiniste dans cent ans, te prendra pour un petit jdanovien et moi pour un courageux combattant de la vérité ! Un combat pour la vérité qui se sera d’ailleurs déplacé entre-temps sur un autre sujet clé de la domination future, dévoilant aux esprits critiques le nouveau rapport de force auquel nous ne pensons pas encore aujourd’hui… Bref, je suis révisionniste et le révisionnisme historique, quel que soit son sujet d’étude – les dessous de la Révolution française, ceux de la colonisation au nom des droits de l’homme ou de l’antifascisme institutionnel depuis 1945 –, finit toujours par triompher dans le temps, quand ces vérités ne mettent plus en danger les intérêts des dominants des temps nouveaux…

Naulleau
Tu te trompes, c’est une autre révolution copernicienne qui changera le regard sur la Shoah, quand le récit historique ne tournera plus autour de l’astre noir d’Auschwitz, mais se dilatera aux dimensions des Terres de sang, ainsi que les nomme Timothy Snyder dans son ouvrage du même nom (Gallimard, 2012), c’est-à-dire aux dimensions de ces territoires européens, entre Allemagne nazie et Russie stalinienne, où régna pendant plusieurs dizaines d’années la tuerie de masse des populations juives — et de beaucoup d’autres. Je me suis baladé sur le Net, comme tu dis – et bien plus longtemps qu’une demiheure ! J’ai caboté d’île en île, car l’archipel du négationnisme présente un aspect très éclaté. J’y ai pris connaissance de certaines tentatives pour nier l’existence des chambres à gaz, simple étape vers la réfutation des camps de la mort, elle-même entendue comme un travail préparatoire à la remise en cause de l’extermination planifiée des juifs. Je ne sais plus lequel de ces courageux « combattants de la vérité » protestait même avec indignation contre le fait que certains propos de Hitler, hostiles aux Juifs, avaient été sortis de leur contexte ! Digne d’un sketch du Desproges de la grande époque… sauf que là, ce n’est pas pour rire. Par ailleurs, curieux, très curieux argument que celui de la Corée du Nord. Il se trouve que le monde entier, à l’exception des malheureux habitants de ce pays, juge que cette démocratie dite populaire est un régime de fous dangereux, mené par une dynastie de paranoïaques en phase terminale. Admettons, en simplifiant à des fins de démonstration, qu’Israël soit aujourd’hui le seul pays au monde à soutenir qu’aient existé des chambres à gaz, que les nazis aient mené une politique d’extermination de millions de Juifs, etc., il y aurait en effet de quoi se poser des questions. Mais c’est toute la planète, ou presque, qui le pense ! En résumé, si je suis un futur Jdanov, c’est toi l’actuel Kim Jong-un, isolé dans sa croyance.

Soral
Moi, je te réponds qu’en dehors de la Corée du Nord et de l’Iran actuel, c’est toute la planète qui est sous la domination d’Israël ! J’ajouterai aussi, sans provocation, que pour un peuple génocidé, il se porte plutôt bien. Si les Indiens d’Amérique avaient subi pareil génocide, le président des États-Unis serait Iroquois ou Comanche, pas moins ! Mais tu sais bien que discuter sérieusement de ce sujet est interdit et que je ne peux pas argumenter sans risquer la prison. Et pas en Corée du Nord ou en Iran : ici, dans notre belle démocratie, pour délit d’opinion. Mais je peux quand même te répondre un truc : au bout d’une demi-heure de discussion privée, je n’ai jamais rencontré aucun membre de l’élite, politique, culturelle… qui ne soit pas révisionniste ! Je dis bien aucun. Tous savent très bien que ce dossier pue la merde et qu’il ne tient que par la terreur morale et judiciaire… Quant aux négationnistes, je ne sais pas ce que c’est et je crois même que ça n’existe pas. Aucun révisionniste ne s’est jamais prétendu ni déclaré négationniste. Ce sont les tricheurs du camp d’en face qui ont inventé ce terme pour les disqualifier, comme ils inventent aujourd’hui israélophobie pour refus de se soumettre à la domination sioniste et au racisme israélien ! Ce que je vois, au final, sur mes positions politiques ou sur cette question historique, c’est que tu n’es jamais sur les faits, toujours dans le procès d’intention, le glissement sémantique…

Soral - Dialogues désaccordés

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