La situation à Pékin était catastrophique... donc intéressante

Quelques civils européens se considèrent désormais comme mobilisés. Trois volontaires viennent rejoindre les rangs du détachement du lieutenant de vaisseau Darcy : Léon de Gierter, Paul Pelliot et le capitaine Labrousse. Les deux premiers sont des civils. Léon de Gierter, professeur de français à l'université impériale, apparaît comme un homme petit, presque malingre, avec un crâne rasé, une énorme moustache sombre et une petite barbiche "à l'impériale". Paul Pelliot, archéologue au gouvernement de l'Indochine, est au contraire un grand gaillard aux yeux clairs. Tous deux connaissent bien l'Extrême-Orient et les Asiatiques. Ils savent que maintenant la seule solution qui reste est de se battre. Le troisuème volontaire appartient à l'armée française. Le capitaine Labrousse, de l'infanterie de marine, explique son cas : "Arrivant de Hanoi, je faisais du tourisme en Chine. Je m'apprêtait à rejoindre l'Europe par le Transsibérien, avec mon ami le vicomte de Cholet, quand je me suis trouvé bloqué à Pékin. Je suis à votre disposition." Il a le même grade que Darcy, mais, en tant qu'isolé, accepte de servir sous ses ordres, au poste où l'officier de marine l'enverra. Labrousse est un homme d'aspect rude, avec un visage carré que barre une grosse moustache claire. En véritable officier de "Marsouins", il a beaucoup couru le monde et considère la situation à Pékin comme catastrophique, donc intéressante.

Jean-Marbire - L'été rouge de Pékin