En confidence avec Robert Faurisson
Imaginons le scénario d’un film qui retracerait en quelques épisodes l’histoire d’une partie de mon enfance et de mon adolescence. Il commencerait près de Londres, à Shepperton, le vieil « Hollywood » anglais. J’y vois le jour le 25 janvier 1929. Mon nom est alors celui de ma mère, Aitken, et mes deux prénoms, tels qu’ils figurent à l’état civil, sont, curieusement, « Robert » et « Faurisson ». Mon père est français et catholique ; ma mère est écossaise et protestante. Mon père travaille dans la City, Fenchurch Street, à l’agence de la Compagnie des Messageries maritimes. Je suis confié à mes grands-parents paternels et à mes tantes, qui habitent Saint-Mandé, près de Paris. Mes parents ne se marieront qu’à la naissance de mon frère Philippe, en 1931, à Tamatave (Madagascar). Je prendrai alors le nom de Faurisson et la famille finira, en 1940, par compter sept enfants, dont je serai l’aîné. (...) Je rejoins mes parents à Saïgon vers 1934. L’année suivante, j’entre dans une école anglaise, de rêve, à Singapour et, l’année d’après, dans une école américaine, crasseuse, à Kobé (Japon). En 1936, retour vers la France. Quatre semaines sur le bel et blanc Aramis. Les escales ont pour noms Shanghai, Hong Kong, Saïgon, Singapour, Colombo, Djibouti, Port-Saïd, avec arrivée à Marseille. Filles et garçons de la famille ne fréquenteront que des écoles catholiques. Mon grand-père paternel avait dirigé, à Paris, la bibliothèque du cercle des étudiants catholiques de la rue du Luxembourg (aujourd’hui, rue Guynemer) et il avait été fonctionnaire aux Halles de Paris. En 1936, je suis à Chatou (Ecole Notre-Dame). Dans les années suivantes, je serai à Dunkerque (Ecole des Dunes) et à Paris (Ecole de la rue Cassette), en 1939-1940 à Angoulême (Ecole Saint-Paul), de 1940 à 1943 à Marseille (Ecole [jésuite] de Provence) et, de nouveau, à Paris, cette fois au Collège Stanislas. Après le baccalauréat (1946), hypocagne et cagne au Lycée Henri IV et, enfin, études de lettres à la Sorbonne.
Le 28 décembre 2007, entretien avec « L’Inconnue »