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O.N.G. - Extrême-orient(é)
12 novembre 2012

Hiroshima mon Zemmour

Sans titre

Il disparaît lentement des écrans du PAF, et pourtant, s’il n’était plus là… Quand on est invité à une soirée chez des bobos, il suffit de prononcer son nom pour casser l’ambiance. Soudain, c’est un Hiroshima verbal qui éclate sur la table, alors que vous avez à peine fini les verrines et que le gratin de brocolis refroidit déjà. Quand il apparaît à l’écran, tout le monde est irradié. À côté de lui, Domenach a l’air d’un « ravi de la crèche ». Faut dire qu’il en a dans le pantalon le Zemmour, pour tenir, à heure de grande écoute, un discours « à droite du Maréchal » selon G.M. Benamou.

Malgré les yeux ébahis des présentateurs, sans coup férir, à longueur d’émission, le journaliste prône la constitution d’un grand parti de « Droite réactionnaire », réunissant les couillus de l’UMP, les poussières dupont aignantesques et les méchants du Front. Un sacré numéro ce Zemmour, avec son physique tout droit sorti d’un film des années 70, son look ORTF et ses coupes de cheveux qui sont autant d’affronts à la « modernité bien-pensante ». Lui, ce qui le fait bander, c’est la France gaullo-pompidolienne, les DS rutilantes, les barbouzes à la Lino Ventura, les sublimes champignons de Reggane.

Ce qu’on adore, c’est son culot nucléaire face à un show-biz qu’il exècre, rempli de starlettes cosmétiques et d’acteurs comateux. Ses phrases chocs, un plaisir masochiste de figurer seul contre tous, à défendre notre chère guillotine, ou à répondre, quand on lui dit que les îles Vanuatu disparaissent à cause du Réchauffement, d’un implacable : « C’est la vie ! » Son amour radical de la France d’Avant nous trouble, nous pauvres et lâches résistants armés de télécommande.

Quand il a été viré de l’émission de Ruquier, l’audience a pris un coup dans l’aile. Ce fut Tchernobyl, il fallut évacuer en urgence, décontaminer le PAF. La rentrée suivante, le matin près de la machine à café, personne ne parlait des remplaçantes, même si elles étaient mignonnes, comment déjà ? Ah oui, Natacha Pulvar et Audrey Polony et maintenant, l’autre bobo hargneux. Comment comparer ces gentillettes avec l’artificier du SAC (Service d’Action Cathodique) dont le tic de langage nous fascinait cruellement : « ça fait trente ans » que la France va mal mon cher.

Le grand philosophe Christophe Willem, qui d’une tribune ioutubesque, juge l’œuvre zemmourienne « nulle », souffre le martyr depuis le jour où le pape de la Réaction l’asséna d’un terrible : « Voilà le produit de 20 ans de télé antiraciste. » Et toutes ces vedettes à deux francs cinquante, ces écrivaines en rut : volatilisées par l’effet de souffle. De la dissuasion grand art, de la force de frappe en plein dans les gencives, quand il dit à Mickaël Youn « Excusez-moi de ne pas être un spécialiste de l’animation pour enfants de 4 ans » ou à Ramzy « Excusez-moi d’avoir lu des livres. »

Ces moments de télé-là, vraiment atomiques, on en redemande. Si Zemmour n’était plus là, il faudrait le larguer à nouveau !

Boulevard Voltaire

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