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O.N.G. - Extrême-orient(é)
22 août 2012

In memoriam

Sans titre

Oh vous qui reposez, bien droits dans vos cercueils
Dans les plis d’un pépin qui vous sert de linceul,
Que ce soit à Hoa-Binh, Na San ou Diên Biên Phu,
Vous êtes seuls présents, et du fond de vos trous
Que pensez-vous paras ? Oui quels remords vous rongent ?
Mais je dois être saoul; pardieu, un mort qui songe.

Et pourtant, chaque jour, je pense à vous amis,
Qui reposez si loin, en pays ennemi.
Je pense à mes copains, je pense à tous les autres
Car votre mort, peut-être, a évité le nôtre.
Dieu sait si le destin capricieux mais fatal,
A vraiment bien choisi, et fait la part du mal.

Sachez que les amis, les vrais, pas les gonzesses,
Défendent vos mémoires, ramèneront vos restes,
Pour que près d’un clocher, dans un coin de chez nous,
Vos familles, vos frères, et puis bien souvent nous,
Puissions aller fleurir vos tombes de soldats
Qui êtes morts debout, debout en plein combat !

Et plus tard, en hiver, le soir à la veillée,
Nous pourrons raconter, nous les vieux les usés,
Raconter votre histoire, en la brodant un peu,
Et les autres diront : "Ecoute le vieux gâteux" …
Mais nos petits enfants, bien sages, bien gentils,
Eux ils écouteront, eux ils auront compris !

Compris, que loin là-bas, dans cette mer de Chine,
Il existait jadis, un pays, l’Indochine,
Ils sauront que des gars, des Marsouins, des Bigors,
Paras et Légionnaires dans ce pays sont morts;
Au temps où le soleil, aux quatre coins du monde,
Eclairait nos couleurs, chaque jour dans sa ronde.

Et lorsque le jeudi, et même le dimanche,
Dans le grand cimetière, tout là-bas sous les branches,
Ils verront une tombe, où il sera marqué :
"Para mort pour la France, telle date, à Hué"
De quelques fleurs des champs, des coucous, des pervenches,
Ils fleuriront la tombe, de ce vrai fils de France.

Roger Holeindre

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Commentaires
S
Je ne savait pas le "Commandant" si poéte...
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