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O.N.G. - Extrême-orient(é)
8 août 2012

Madame Perlinghi

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Ce jour-là eut lieu aux Ecaussinnes une Journée d’Hommage à nos Morts Glorieux et de Reconnaissance à nos Combattants, Ex-Prisonniers de Guerre, Prisonniers Politiques, Otages et Résistants ainsi que la réception officielle de Madame Perlinghi. (...) On entend ensuite une série de longs discours d’hommage aux différents acteurs des années tragiques que nous venons de vivre. Je me rappelle avec émotion l’interminable ovation qui salua, après les discours officiels prononcés dans la salle des mariages, l’apparition sur le balcon de la maison communale de la frêle silhouette de Madame Perlinghi dans sa robe noire à col blanc. Pour beaucoup d’Ecaussinnois, elle représentait vraiment la victoire de la douceur et de l’altruisme sur la barbarie nazie. N’avait-elle pas, un an plus tôt quitté la sécurité de sa maison d’Herbeumont, ses enfants et son mari pour se présenter à 23h00, à Seneffe, dans la résidence du (exceptionnel) général von Falkenhausen, après avoir, convoyée sans ausweiss par 3 Ecaussinnois venus la chercher avec une voiture, parcouru plus de 100km en se cachant des patrouilles ennemies au péril de leur vie ? N’avait-elle pas devant le commandant en chef des troupes d’occupation en Belgique qu’elle avait connu plusieurs années plutôt alors qu’il était chef de la mission militaire allemande en Chine, plaidé la cause de 15 hommes innocents qu’elle ne connaissait pas, à la demande de 3 personnes qu’elle n’avait jamais vues ? Dans le discours qu’elle prononça en réponse à celui du bourgmestre Clément Patoux, elle exprime sa motivation dans ces deux simples phrases : « Lorsqu’il m’a été donné d’intercéder auprès de l’autorité occupante en faveur des condamnés, j’ai accompli cette grande mission consciente que je luttais pour des malheureux livrés à l’arbitraire le plus odieux. Et si des existences ont été sauvées ainsi, ma récompense a été la rare et la douce satisfaction d’avoir accompli un devoir sacré. » Gardons le souvenir Le 21 juillet 1946, le rue Scoulappe où avait eu lieu l’attentat du 8 juin 1944 contre des officiers allemands était débaptisée et prenait le nom de rue des Otages.

Journal "La Senette" le 21 juillet 1945

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