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O.N.G. - Extrême-orient(é)
22 juin 2012

La campagne du Tonkin de 1950-1954

Sans titre

La livraison de septembre 2006 du bimestriel de jeux de simulation offre le traditionnel jeu en encart simulant la campagne du Tonkin de 1950-1954. La carte s’étend du Golfe du Tonkin aux villes laotiennes de Phong Saly et Luang Prabang. Au nord, la portion méridionale de la Chine et au sud, Thanh Hoa et la rivière Ma, le tout accompagné par des pions d’excellente facture comme à l’accoutumée. Côté Viet Minh, Giap et Ho Chi Minh commandent les 304e, 308e, 312e, 316e et 320e divisions, en sus des groupements indépendants VM et du Pathet Lao. Du côté Français, la crème de l’élite de l’armée, notamment de nombreuses forces parachutistes (1er et 2e bataillons étranger de parachutistes, 1er à 3e et 5e à 8e bataillons de parachutistes coloniaux, le 42e RTM… la quasi-totalité de ces unités disparaissant à Dien Bien Phu. A noter un scénario pour figurines simulant la bataille de Buron (Calvados) ayant opposé le 8 juillet 1944 la 9e brigade de la 3e division canadienne aux ordres du lieutenant-colonel Griffith au 25e régiment de Panzergrenadiers de la 12e division SS Hitlerjugend aux ordres du SS-Standartenführer Kurt Meyer, dit Panzer Meyer.

Le dossier historique évoque la campagne de Prusse de 1806 avec des parallèles historiques ignorés des Prussiens mais connus du Corse. L’armée germanique avait la réputation d’être la meilleure d’Europe, gloire gagnée à l’époque de Frédéric II. En quelques semaines, cette force auto-réputée invincible va être entièrement éradiquée par Napoléon. Persuadés que « Bonaparte n’est pas digne d’être caporal dans notre armée… et que deviendront, devant nos généraux qui ont appris la guerre dès leur jeunesse, ces tailleurs et ces savetiers improvisés généraux par la révolution ? », les Prussiens ont gardé la même tactique qu’il y a un demi-siècle. La reine Louise et son fils le prince Louis vont forcer le roi Frédéric-Guillaume III à attaquer la France. Le fiasco fut homérique : tiraillée entre les rivalités des généraux accentuées par un roi faiblard, l’armée prussienne est battue par Bernadotte à Schleiz le 9 octobre puis écrasée par Davout à Auerstadt et par Napoléon à Iéna le 14 octobre… Car Napoléon, lui, connaissait l’histoire. Il avait pressenti que la Prusse était dans la même situation de déclin qu’Athènes en –406 (armée divisée, plus de chefs compétents, intrigues de palais), avec une armée aussi sclérosée que Philippe V de Macédoine en –197 et un nombrilisme de petits seigneurs dignes des Gaulois de la guerre des Gaules. Napoléon avait analysé les erreurs du passé et allait vaincre une Prusse confite d’orgueil depuis 1755. Détail piquant, 70 ans plus tard, c’est la même Prusse modernisée et régénérée qui écrasera une France de Napoléon III trop confiante, se croyant invulnérable depuis 1859…

A noter un scénario pour ASL simulant la bataille d’Osa le 16 septembre 1944 entre la 213e brigade de chars soviétiques (équipée de chars allemands capturés) de la 18e armée et la 10e division d’infanterie de l’armée hongroise.

Vae Victis n°70

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