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O.N.G. - Extrême-orient(é)
6 juin 2012

“C’était des hommes…”, histoire vraie de la guerre d’Indochine

I-Grande-8397-c-etait-des-hommes--histoire-vraie-de-la-guerre-d-indochineAvec Roger Holeindre, figure emblématique de l’honneur français, j’ai quasiment quarante ans de compagnonnage (et autant d’amitié jamais assombrie par rien) et quelques livres en co-signature dont Ce qu’on ne vous a jamais dit sur Katyn et Des Pavillons noirs à Dien Bien Phu. C’est dire que je sais que lorsqu’il parle de l’Algérie ou – ce qui est le cas avec son nouveau livre, C’était des hommes… – de l’Indochine, on doit l’écouter. Préfacier de l’ouvrage, Yves Gignac écrit : « Pour tout ce qu’il rapporte dans son ouvrage des événements de cette seconde moitié du XXe siècle, je dis : c’est vrai. J’approuve totalement sa conclusion. Ce qu’il faut réformer, c’est l’homme ! C’était des hommes… mérite d’être le livre de l’année. » Un livre ainsi dédié : « Je dédie ce livre à tous nos morts, quelle que soit leur race, leur religion, leur couleur de peau. » Et aussi à quelques grands noms de la geste française – un drapeau, trois couleurs – en Indochine : le commandant Pierre Guillaume, le colonel Jean Luciani, le commandant Muelle, Yves Gignac, Alexis Arette- Laudresse, Pierre-Henri Chanjou. Roger Holeindre ? Un baroudeur tricolore ! A 15 ans, en août 1944, il enlève – seul – deux mitrailleuses jumelées aux Allemands. Il n’a pas 17 ans quand il s’engage pour la première fois pour l’Indo au sein de la 1re Division navale d’assaut (ce qui lui vaudra son surnom : « Popeye »). A peine rentré en métropole, il repart pour le baroud indochinois où il servira à la 1re Demi- Brigade coloniale de Commandos parachutistes (les Bérets rouges). Après Dien Bien Phu, il rejoint l’Algérie au sein du 8e RPIMA. Deux fois blessé, cinq fois cité. Et Tébessa où il se consacre à la jeunesse musulmane. Dans le Constantinois, il créera pour l’OAS le maquis Bonaparte avec des pieds noirs et des Français musulmans. Arrêté, il s’évade. Repris, il est condamné pour « crime de fidélité ». Dans C’était des hommes…, il témoigne de ce qu’il a vécu en Indo. Mais il donne aussi la parole à ses camarades de combat qui n’auraient confié à personnes d’autres qu’à lui leurs souvenirs. Mais, par-delà l’hommage à ces hommes qui furent des hommes, son ouvrage est aussi une vibrante réflexion politique. On sait que De Gaulle fut le bradeur méprisable de l’Algérie française. Holeindre montre et démontre, textes et citations à l’appui, qu’il fut – aussi – le bradeur de l’Indochine française. En 1951, De Lattre, qui allait quitter définitivement l’Indo, dira à Salan : « C’est une guerre qu’il ne faut pas perdre. Sinon, le jeu maudit continuera en Tunisie, en Algérie, dans toute l’Afrique… peut-être même en France. » J’ai toujours été persuadé, pour ma part, que De Gaulle fut plus qu’un compagnon de route, mais un véritable agent du communisme international. Ce que raconte Roger Holeindre dans ce livre, ne peut que me conforter dans cette intuition (étayée, par ailleurs, par les ouvrages de Jean-Christian Giraud). Un livre témoignage. Plus que ça : un implacable réquisitoire.

Alain Sanders dans Présent du 06 Juin 2012

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