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O.N.G. - Extrême-orient(é)
22 mai 2012

L’éternelle polyphonie de l’identité vécue

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Zentropa

Poussez la porte d’un appartement parisien, romain ou londonien et vous découvrirez presque immanquablement les mêmes commodes, bureaux et étagères Ikea… Entrez dans 9 restaurant sur 10 à New-York, Madrid ou Bruxelles et l’on vous y proposera la même salade Caesar et le même cheesburger accompagnés du mêmes fond sonore certifié MTV… Consultez les étals d’un marchand de journaux de Florence, Porto ou Rotterdam et vous y observez les mêmes mannequins sur papier glacé vantant les mérites des mêmes produits manufacturés fabriqués en Chine ou au Bengladesh pour le compte de Wall-Street… Transporté au hasard d’un point à l’autre du globe, seule la langue (et pour combien de temps?) permet encore de déterminer à peu près le pays dans lequel on se situe. Ni les vêtements, ni la nourriture, ni les loisirs, ni les programmes culturels, ni les affiches de cinéma, ni l’art ne sont désormais des éléments de différenciation.

La polyphonie du monde tend ainsi peu à peu à être remplacée par l’unique et glaçante monotonie synthétique d’une musique d’ascenseur ou de supermarché. Lady Gaga et Coca-Cola de Brest à Vladivostok!

C’est bien évidemment contre ce néo-totalitarisme imposé par l’oligarchie financière nomade et apatride (avec la complicité empressée de l’armada des victimes volontaires accrocs à la consommation) que luttent les militants de la défense de l’identité, des identités.

Car l’identité c’est la singularité du monde, ce qui fonde sa richesse et qui nourrit la multiplicité des ses génies.

L’identité, c’est ce qui limite et encadre l’individualisme égoïste de l’homme en le fondant dans une entité plus vaste que lui qui le solidarise charnellement avec une terre et une communauté.

L’identité, c’est ce qui fait qu’un homme est à la fois un héritier, un porteur de sens et l’incarnation d’une vision du monde, foisonnante de possibilités et de perspectives originales et particulières.

Car, comme l’a théorisé Alain de Benoist, l’identité, ce n’est pas « ce qui ne change jamais mais une façon spécifique de changer », non pas une « essence immuable » mais un particularisme sans cesse réinventé.

C’est pourquoi notre conception de l’identité, fondamentalement archéo-futuriste, c’est à dire ancrée dans nos traditions mais tournée vers les enjeux de demain, se tient à égale distance du conservatisme paralytique de la droite réactionnaire et du progressisme amnésique de la gauche.

L’identité, c’est la troisième voie des peuples qui veulent à la fois se souvenir et bâtir, aimer et combattre, honorer leurs morts et relever les défis de l’époque, défendre leur patrimoine et le prolonger par la création et l’innovation, aimer leurs frères et échanger avec les étrangers riches de leur histoire et de leurs valeurs respectives.

L’identité, c’est le glaive du passé trempé dans le sang du présent pour affronter les combats de l’avenir.

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