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O.N.G. - Extrême-orient(é)
23 février 2012

590 milliards

Sans titre

C’est le budget qui sera consacré sur les dix prochaines années au réarmement et à la modernisation de l’armée russe. Le premier ministre et candidat à la présidentielle, Vladimir Poutine, a annoncé, le 20 février, un « réarmement sans précédent » de la Russie.

Le programme de modernisation prévoit la construction de 600 avions – chasseurs et bombardiers –, plus de 1000 hélicoptères de combat ou de transport, 100 nouveaux bâtiments de guerre dont des sous-marins nucléaires. L’armée de terre recevra des transports de troupes, du matériel de protection radiologique, chimique et biologique, des armes « intelligentes ». Des crédits importants seront affectés aux nouvelles technologies, notamment pour rattraper le retard russe dans les systèmes électroniques de commandement, de contrôle et de communications. Le nombre de missiles et de charges nucléaires sera réduit d’un tiers d’ici à 2016 mais 10 % du budget global de la réforme sera consacré au perfectionnement de la force de frappe.

« D’ici à 2012, affirme Poutine, l’armée sera dotée du missile balistique Topol-M. Les forces stratégiques toucheront les nouveaux missi les RS-24 Yars, sans équivalent dans le monde. La marine recevra huit sous-marins nucléaires stratégiques de type Iouri Dolgorouki, munis de 12 missiles Boulava et de 16 torpilles Tsakra (SS-N-15). » Ces Boulava, dont la production en série vient d’être lancée, sont capables de transporter dix ogives nucléaires à 8000  kilomètres. Poutine a annoncé que la nouvelle doctrine stratégique russe prévoit également « des frappes nucléaires réventives »

Selon le candidat russe à la présidentielle, ce réarmement a été rendu inévitable par l’attitude et la politique des États-Unis et de l’Otan, notamment sur la question du bouclier anti-missiles. Pour sécuriser son approvisionnement énergétique, Moscou veut assurer une présence militaire sur un spectre large, de la mer Noire à l’Asie centrale et à l’Arctique, où le réchauffement climatique pourrait permettre l’extraction d’hydrocarbures. La Russie souhaite marquer son aire d’influence face à la Chine, au Japon, aux Etats-Unis et à l’Otan. Cela explique la multiplication récente des patrouilles russes dans l’espace aérien européen ou américain, les manoeuvres en Extrême-Orient, les croisières en Méditerranée…

Outre le renforcement de la défense et de la souveraineté du pays, cette relance du complexe militaro-industriel devrait également devenir une locomotive pour le développement des secteurs les plus divers de l’économie nationale russe. Un exemple à méditer au moment où l’armée française n’est plus que l’ombre d’elle-même à la suite du « dégraissage » voulu par Nicolas Sarkozy.

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