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O.N.G. - Extrême-orient(é)
19 décembre 2011

Les Gurkhas

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Les Gurkhas sont des membres du clan rajput Khasi de l'Inde du Nord qui ont émigré du Rajasthan vers le territoire actuel du Népal, au XVIème siècle, chassés par les musulmans. Leur langue, le gurkhalî, un dialecte indo-européen proche de l'hindî, est devenu la langue commune du Népal sous le nom de népalî ou népalais. D'après la légende, au cours du VIIe siècle, le jeune prince Bappa Rawal, né prince Kalbhoj, fondateur de la dynastie de Mewar, aurait découvert le saint guerrier Gurû Gorkhanath en profonde méditation, alors qu'il chassait avec des amis dans les jungles du Rajasthan. Il décide alors de rester auprès du saint et de le protéger durant sa méditation. Lorsque celui-ci revient au monde, il est touché par la dévotion du prince. Il lui offre la dague Kukri, lui dit que, dorénavant, lui et ses hommes seront connus dans le monde entier pour leur bravoure et les nomme Gurkhas, c'est-à-dire disciples de Gorkhanath. Il donne alors comme mission aux Gurkhas de stopper l'avance des envahisseurs musulmans qui sont en train de s'emparer de l'Inde blanche, c'est-à-dire de l'Afghanistan qui est alors un royaume hindou et bouddhiste. Ils rempliront cette mission jusqu'au VIIIe siècle.

En 1559, quelques-uns des Gurkhas, descendants de Bappa Rawal, et conduit par leur chef Dravya Shâh émigrent vers l'est et se découpent un petit royaume sur le territoire du Népal actuel, à 80 km au nord-ouest de Katmandou, territoire auquel ils donnent le nom de Gorkha en l'honneur de leur saint patron. En 1769, sous la conduite du mahârâja Prithivî Nârâyan Shâh, qui règne jusqu'en 1775, ils s'emparent de la majorité du territoire actuel du Népal, alors dirigé par les Malla, et s'installent à Katmandou où ils font de l'hindouisme la religion d'État. À partir de 1814, ils tentent d'agrandir leur territoire au sud et s'opposent aux intérêts de la Compagnie anglaise des Indes orientales, ce qui entraîne la guerre anglo-gurkha (1814–1816). Défaits, ils signent le traité de Saugali en novembre 1815, se rebellent à nouveau et sont écrasés à Makwanpur en 1816. Durant cette guerre, les Britanniques sont si impressionnés par leur vaillance qu'ils vont bientôt les recruter régulièrement, avec la permission du premier ministre d'alors, comme mercenaires organisés en régiments de Gurkhas au sein de l'armée de la compagnie. Les Gurkhas sont alors classés en deux catégories : les Gurkhas Thâkur/Rajput, qui se considèrent comme les descendants des Gurkhas originaux et qui n'acceptent de servir qu'en tant qu'officiers et les Gurkhas tibéto-mongols qui acceptent de commencer leur carrière comme simples soldats. L'un des premiers Thâkur/Rajput, le général Narendra Bir Singh, des Gurkha Rifles, deviendra même l'aide de camp de Mountbatten. Après l'indépendance des Indes, les Gurkhas Thakur/Rajput refusent de servir dans l'armée britannique mais autorisent les tibéto-mongols à y servir.

D'après les lois internationales, les Gurkhas intégrés aujourd'hui dans l'armée britannique ne sont pas considérés comme des mercenaires mais comme soldats entièrement intégrés à cette armée, constitués en une brigade de Gurkhas, et soumis aux lois et règlements qui régissent tout soldat britannique. Un système équivalent régit les Gurkhas servant dans l'armée indienne. Aujourd’hui encore certains régiments Gurkhas servent dans l’armée britannique et d’autre dans l’armée indienne. Au sein de ces deux armées, ils participent à toutes les missions à travers le monde, de la guerre des malouines à la guerre du golf en passant par le Kosovo. Le traitement des Gurkhas et de leurs familles, conforme à l'accord tripartite entre la Grande-Bretagne, l'Inde et le Népal, a fait l'objet de nombreuses discussions au Royaume-Uni suite à la révélation des différences de salaires entre les soldats britanniques et leurs homologues népalais. Par ailleurs, le statut et la nationalité des Gurkhas ainsi que de leurs familles est aussi un sujet de discorde. En effet, en vertu de cet accord, l'autorisation de résider en Grande-Bretagne n'était pas systématiquement donnée à ces soldats à la fin de leur temps de service sous les drapeaux. Néanmoins, depuis 2005, l'égalité des salaires a été établie et, une fois à la retraite, les Gurkhas peuvent demander (et se voir attribuer) plus facilement un titre de séjour. Les soldats des unités Gurkhas ont gagné 13 Victoria Cross. Toutes ces médailles, exceptée celle de Rambahadur Limbu, ont été gagnées alors que les régiments Gurkhas appartenaient encore à l'armée des Indes. 13 Victoria Cross ont de plus été attribuées à des officiers britanniques servent dans ces unités. Par ailleurs, ces soldats sont réputés pour leur large couteau traditionnel recourbé appelé kukri. Tous les Gurkhas, quelle que soit leur origine ethnique, parlent le népalais, langue d'origine indo-européenne. Les officiers britanniques servant au sein de leurs unités effectuent tous au préalable un stage à l'école de langues anglo-népalaise de Catterick afin de connaître les bases de cette langue. Au milieu des années 1980, un groupe népalophone originaire de l'ouest du Bengale tenta d'organiser une sécession en créant le Front de libération national du Gorkhaland. En 1988, ils reçurent une autonomie relative en créant le Haut conseil Gurkha du Darjeeling.

D'un point de vue ethnique, les Gurkhas qui servent actuellement dans l'armée britannique sont de types indo-tibéto-mongol et aryen. Les Gurkhas de type Indo-Tibeto-Mongol appartiennent majoritairement aux groupes Gurung, Magar, Tamang, Khasa et Kiranti. Bon nombre d'entre eux sont adeptes du bouddhisme tibétain ou du chamanisme. Les tests de sélection pour l'incorporation ont lieu une fois par an, sur place, au Népal. À l'issue du test, 230 candidats rejoindront l'armée britannique ; 77 autres prendront leur place dans le contingent gurkha de la police de Singapour. Un nombre variable sera recruté par l'armée indienne.

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