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O.N.G. - Extrême-orient(é)
16 décembre 2011

Qui était le Général Gallois ?

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Il existe un lien particulier entre le général Gallois et les auditeurs de Radio Courtoisie ; il est fait de confiance et de respect pour celui qui, né le 29 juin 1911, a toujours travaillé à servir la France. De nombreux auditeurs de Radio Courtoisie ont découvert la géopolitique grâce au général Gallois, alors à peine octogénaire. Tout a commencé en 1991. Jean Ferré l’avait invité dans son libre journal du lundi pour analyser les causes de la guerre du Golfe contre l’Irak. La désinformation battait son plein. La connaissance concrète que le général a des Etats-Unis et de l’Irak, des armements, sa capacité à replacer les événements dans l’Histoire ont passionné les auditeurs qui disposaient, enfin, d’une source d’information sérieuse et documentée. « Par le nombre de leurs interventions, les auditeurs de Radio Courtoisie manifestent un extraordinaire intérêt pour les propos du général Gallois. Qu’ils posent des questions techniques ou qu’ils contredisent, c’est toujours en témoignant leur considération pour l’orateur », dit Jean Ferré. Le général Gallois devint son invité régulier, car ses préoccupations étaient proches du « pays réel ». « Nous choisissions ensemble les sujets et Pierre Gallois se mettait au travail, quelquefois pendant plusieurs semaines. Il préparait ses interventions comme s’il s’agissait d’ébaucher les chapitres d’un livre. Un jour il a décidé d’accepter la publication de ses notes chez son éditeur et ami, Vladimir Dimitrijevic. Ainsi naquit la Mémoire des ondes* » (3 volumes parus en 2001, 2002, 2003). Les sujets se succédaient : les guerres de Yougoslavie, les enjeux stratégiques de l’eau, du pétrole, la Chine et l’Inde… Entre Jean Ferré et le général Gallois, l’estime était réciproque : patriotes, sérieux, n’aimant ni l’un ni l’autre l’approximatif et l’esbroufe, ayant beaucoup vu, réalistes, ennemis de la révision constitutionnelle de 1962..., leurs caractères, plutôt affirmés, se frottaient parfois, mais le général revenait tous les quatre lundis à Radio Courtoisie animer un « séminaire de géopolitique » dont les auditeurs étaient les participants. On connaît du général Gallois son passé militaire d’aviateur, son travail à l’OTAN, son rôle d’initiateur de la force de dissuasion nucléaire française. Au micro de Radio Courtoisie ou la plume à la main, il s’est révélé un remarquable exégète de l’histoire contemporaine : Le soleil d’Allah aveugle l’Occident* ; Le sang du pétrole* ; Le sablier du siècle*… Les auditeurs retrouvaient « le général » – « notre général », corrigeait Jean Ferré avec un sourire... –, aux Fêtes de la Courtoisie, à la Mutualité. Assis derrière une montagne de livres, le général Gallois signait tout l’après-midi... des centaines d’ouvrages ! Les gens se pressaient. On réapprovisionnait le stand. Je m’inquiétais de lui : eau, carrés de chocolat ? Rien. Le général dédicaçait, comme il le fait toujours : petite écriture et relecture soigneuse. Pourquoi a-t-il accepté en 2008 de diriger une émission de géopolitique à Radio Courtoisie (« Regard sur le monde ») ? Réponse : « C’est un devoir de faire connaître ce qu’une longue vie vous a appris. J’espère être utile ».

Jean Ferré aimait aussi réunir le général Gallois avec un autre de ses invités préférés, le Pr Lucien Israël, le cancérologue. Les deux hommes s’appréciaient : esprit scientifique, large curiosité, pas de sectarisme. Nous avons dû fêter un des anniversaires du général à la radio, ses 90 ans, je crois, c’était donc en 2001. Le général et Lucien Israël, son cadet de quinze ans, étaient joyeux. Le Pr Israël a exprimé son admiration pour la forme, la mémoire extraordinaire du général, et a ajouté : « Le général a les yeux bleus ». Dans le studio, Jean Ferré, Maryvonne et moi, nous nous regardons, un peu surpris de la remarque : effectivement le général a les yeux bleus… Et le Pr Israël ajoute : « La proportion de centenaires ayant les yeux bleus est forte ; il doit y avoir un gène ».

Les auditeurs savent-ils que le général Gallois a été scout de 1922 à 1929, et qu’il en a gardé un merveilleux souvenir ? Le jeune Pierre appartenait à la « 12e Paris », la troupe Bayard. Il me cite des noms de camarades, le nom de l’aumônier, l’abbé Duchauffour. « Le scoutisme m’a appris à travailler en équipe, à construire, à inventer, à chanter – à entendre chanter dans mon cas. On montait des pièces de théâtre au 7 rue de la Bienfaisance, dans le 8e arrondissement. La troupe existe toujours. Les camps avaient lieu dans le parc du château de Chamarande. Nous avions les épaules cousues de badges ». Une dernière question, général : quel était votre totem ? « Bélier hargneux », me répond-il en souriant.

Lydwine Helly dans la lettre "A l'écoute de Radio Courtoisie"

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