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O.N.G. - Extrême-orient(é)
20 novembre 2011

Michel Peissel

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Michel Peissel est né à Paris le 11 février 1937. À 18 ans, il lit par hasard l’ouvrage de Fosco Maraini sur le Tibet (Segreto Tibet, paru en 1951) et séduit par ce pays mystérieux, achète une grammaire tibétaine. Il fait une partie de ses études en Grande-Bretagne à Oxford et aux États-Unis, à l'université de Harvard. Il obtient un doctorat d'ethnologie à la Sorbonne. À 21 ans, au cours d'un voyage au Mexique, il découvre les vestiges de 14 sites mayas dans la forêt tropicale du Quintana Roo. Il réalise qu’il existe encore des territoires inconnus en plein XXe siècle. Il décide d’être explorateur, et ses notions de tibétain le guident tout naturellement vers l’Himalaya. Alors qu’il est étudiant aux États-Unis, il réussit à rencontrer le frère du 14e Dalaï Lama, Thupten Jigme Norbu, l’un des seuls Tibétain sur le sol américain ; ce dernier lui donne une lettre de recommandation à l'attention du premier ministre du Bhoutan, état voisin du Tibet. Mais il lui faudra plusieurs années avant de concrétiser ses rêves de voyage dans ces contrées interdites. À partir de 1959, il est parmi les premiers à parcourir les royaumes fermés de l’Himalaya comme le Mustang, au nord du Népal. Il passera de nombreuses années à sillonner à pied ou à dos de mulet le Bhoutan, le Ladakh, le Zanskar et le Tibet. Il rapportera de ses rencontres avec les peuples de l’Himalaya des témoignages aussi divers que livres4, articles, films documentaires, dessins et aquarelles. Partisan de l’indépendance du Tibet dès la première heure et aidé par sa connaissance de la langue Tibétaine, il contacte les guérilleros tibétains. Son livre Les Cavaliers du Kham sur la guerre secrète des Khampas lui vaut d’être temporairement interdit de séjour en Chine, en Inde et au Népal (après la mort de Mao Zedong, le Président Deng Xiaoping lui permettra par un décret de reprendre ses recherches au Tibet). Il utilise un aéroglisseur, pour lui permettre de franchir en 1972 la chaîne de l’Himalaya sur la Kali Gandaki entre les monts Dhaulagiri et Annapurna. Il conçoit par la suite son engin sur coussin d'air qu’il utilisera en Amérique centrale, puis lors d’une expédition sur le Gange pour remonter les rapides et naviguer les eaux blanches. En 1998, il identifie le plateau de Dansar au Gilgit-Baltistan comme étant l’Eldorado grec, le pays des « fourmis chercheuses d'or » d’Hérodote. En 1995, ses travaux sur les chevaux tibétains le mènent à la découverte d’un cheval archaïque qu’il nommera le Cheval de Riwoché. Passionné par la préhistoire de l’Asie Centrale, il met au jour de nombreux sites troglodytes vieux de trois mille ans, et documente la survivance de l’art scythe au Tibet. Homme de terrain, il figure aujourd'hui parmi les meilleurs connaisseurs du monde tibétain. En 1987 avec des archéologues mexicains, il construit une pirogue géante maya pour naviguer (en 1988) 700 km en haute mer et démontrer le rôle du commerce maritime des Itza dans l'effondrement des cites du bas empire maya. Thèse secondée par Jacques Soustelle. L'année suivante 1989, il construit une barque viking et traverse l’Union Soviétique à la rame et à la voile, de la Baltique à la Mer Noire, soit 2 500 km, remontant la Dvina et redescendant le Dniepr. Il reproduit ainsi le périple des Varègues, fondateurs au VIIIe siècle de la monarchie russe. Ce voyage révèle des qualités insoupçonnées des barques vikings, capables de remonter à la voile en glissant sur les bas fonds les rapides les plus forts. Ses recherches bousculent toutes les idées reçues sur les communications dans la Russie du IXe siècle. En 1994, Michel Peissel part à la recherche de la source du Mekong qu’il situe au col de Rupsa, à 4 975 mètres d'altitude à la tête du Dza Nak, le Mekong noir, reconnu depuis plus d'un siècle par les cartographes comme la principale branche du fleuve. Des expéditions ultérieures, sino-japonaises et américaines, démontreront que la source géographique véritable est sur la branche nord, le Dza Kar, un torrent dont la source serait éloignée de plus de 4 500 mètres de l'embouchure que la source « historique » trouvée par Michel Peissel. Il est décédé le 7 octobre 2011.

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