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O.N.G. - Extrême-orient(é)
3 novembre 2011

Les cavaliers de l'Apocalypse

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Les trois cavaliers de l’Apocalypse de la faim organisée sont l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international (FMI) et, dans une moindre mesure, la Banque mondiale. La Banque mondiale est actuellement dirigée par l’ancien délégué aux accords commerciaux du président George W. Bush, Robert Zoellick, le FMI par Christine Lagarde et l’OMC par Pascal Lamy. Les trois personnes ont en commun une compétence professionnelle exceptionnelle, une intelligence brillante et la foi libérale chevillée au corps. […]

Depuis plus de deux décennies, les privatisations, la libéralisation des mouvements de marchandises, de services, de capitaux et de brevets ont progressé de façon stupéfiante. Les États pauvres du Sud, du coup, se sont retrouvés largement dépouillés de leurs prérogatives en termes de souveraineté. Les frontières ont disparu, les ­secteurs publics – jusqu’aux hôpitaux et aux écoles – ont été privatisés. Et partout dans le monde, les victimes de la sous-alimentation et de la faim augmentent. Une étude d’Oxfam devenue célèbre a démontré que partout où le FMI a appliqué, au cours de la décennie 1990-2000, un plan d’ajustement structurel, de nouveaux millions d’êtres humains ont été précipités dans l’abîme de la faim.

La raison en est simple : le FMI est précisément en charge de l’administration de la dette extérieure des 122 pays dits du Tiers Monde. Or, celle-ci s’élevait, au 31 décembre 2010, à 2 100 milliards de dollars. Pour servir les intérêts et les tranches d’amortissement de sa dette auprès des banques créancières ou du FMI, le pays débiteur a besoin de devises. Les grandes banques créancières refusent évidemment d’être payées en gourdes haïtiennes, en bolivianos boliviens ou en tugriks mongols. Comment un pays pauvre d’Asie du Sud, des Andes ou d’Afrique noire peut-il s’assurer des devises nécessaires ? En exportant des biens manufacturés ou des matières premières qui lui seront payés en devises. Sur les 54 pays que compte l’Afrique, 37 sont presque entièrement agricoles. […]

Là où sévit le FMI, les champs de manioc, de riz, de mil se rétrécissent. L’agriculture vivrière meurt. Le FMI exige l’extension des champs de culture coloniale, dont les produits – coton, arachide, café, thé, cacao, etc. – pourront être exportés sur le marché mondial et rapporter des devises, à leur tour affectées au service de la dette.

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