Pédophilie et démocratie

Le cul (cocufiage, partouze, libertinage, érotisme...) a toujours été, entre autres transgressions, l'activité de base des nantis frivoles, le loisir de ceux que n'occupent ni l'obligation d'un travail, ni la passion d'une oeuvre. Idem pour la pédophile, présente partout depuis toujours chez les people : Gilles de Rais, André Gide, Gabriel Matzneff... Le problème, comme l'a bien souligné Michel Houellebecq, n'est donc pas la pédophilie, mais la démocratisation de la pédophilie. Or cette démocratisation des pratiques d'élites en nouveau standard de consommation de masse, est le moteur même de notre système socio-économique où le voyage devient tourisme, la haute couture prêt-à-porter, l'érotisme industrie du X... Fatalement la partouze chic, promue par Catherine Millet et la médiatisation de la jet-set, se retrouve un jour en banlieue sous la forme des tournantes et autres viols en réunion. Quand, à force de sollicitations, le pauvre veut vivre lui aussi ses fantasmes sexuels de toute puissance, comme autrefois les princes, comme aujourd'hui les stars du show-biz, il se paye, comme Houellebecq, un séjour Nouvelles Frontières à Pataya. Et, si c'est encore trop cher, comme le camé dealer, pour se payer son vice, il en fait son commerce. Ainsi Marc Dutroux ou Emile Louis, crapules pédophiles pourvoyeurs de pédophiles nantis, ces élites toujours intouchables qui les couvrent en France du coté d'Auxerre (le fief de Jean-Pierre Soisson), comme au royaume de Belgique... Mais là, les mêmes intellos progressistes qui font la promo permanente de toutes les transgressions jet-set (drogue, partouze, pédophilie d'élite quand un vieux rogaton de 65 ans se paye un mannequin de 15 ans préalablement décoincée à la coke...), ces mêmes libertaires, extasiés de tant de conquêtes de la liberté, se mettent soudain à hurler au loup, sous prétexte que le peuple, comme on l'y incite, finit par imiter les riches !

Alain Soral - abécédaire de la bêtise ambiante.