Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
23 octobre 2011

Les rituels sociaux

4578

Dire bonjour, au revoir, être à l'heure, avoir sa place à soi (ses affaires, son bureau...) et savoir y rester, sont autant de rituels du respect des autres et de soi. Contrairement à l'idéologie 70 (celle du joyeux bordel de l'enfant gaté pervers), ce n'est pas la psychothérapie de groupe permanent, mais le protocole qui, en inhibant les conflits interindividuels, est le meilleur garant de la paix civile. Pour preuve : là où la promiscuité sociale est la plus grande (beaucoup de monde sur peu d'espace comme au Japon), les rituels de politesse sont les plus développés. En fait, toutes les déritualisations sont génératrices de violence ; en premier lieu la flexibilité, cette déréglementation du travail qui amuse le jeune parce que ca bouge, mas qui tue les plus vieux qui ne peuvent plus suivre, et qui, surtout, aliène bien plus le quotidien qu'une vie réglée à horaires fixes, où l'on pouvait encore prévoir par exemple, quand passer un moment avec sa femme et ses gosses. Sans ca, c'est la loi du plus fort (hier la brute, aujourd'hui le nouveau riche), l'anarchie, la vraie ; pas l'utopie libertaire, mais la guerre civile généralisée des films de science-fiction américains (genre New York 99) où, faute du respect d'aucun code (ni code de politesse, ni code d'honneur, ni code de la route), on peut se faire buter au coin d'une rue pour une dent en or, un feu brulé ou un regard en biais (genre : "Tu veux ma photo ?"). Quant au tutoiement patronal, si cher aux fils à papa soixante-huitards (genre : "Coco t'es viré"), les années 80 nous ont prouvé qu'il était loin de valoir, pour la protection des humbles, l'activité syndicale contre les bas salaires.

Alain Soral - Abécédaire de la bêtise ambiante

Publicité
Commentaires
Publicité