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O.N.G. - Extrême-orient(é)
10 juillet 2011

Beaux, libres, rebelles

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D’une capitale, l’autre… A Paris, dans la rue, nous voyons la jeunesse multiethnique qui, dreadlocks au vent, pétards à la bouche et autocollants du NPA collés sur le visage, défile pour la sauvegarde de ses points de retraite. A Rome, ce sont les jeunes en blousons de cuir du Blocco Studentesco qui, étendards claquants au vent et bras tendus vers le soleil, tiennent le pavé en clamant bien haut leur soif de révolution et de justice sociale.

Le Blocco Studentesco, branche « jeune » du mouvement néo-fasciste Casapound, est en effet devenu, au grand effroi de la gauche, le premier syndicat lycéen à Rome ainsi que dans toute la région du Lazio, réalisant des scores de plus en plus conséquents dans l’ensemble de l’Italie. Cette véritable révolution a totalement abasourdi l’esthablissment médiatico-politique transalpin, laissant tragiquement désemparés les gauchistes de tous poils qui pensaient perpétuelles et immuables leur primauté et leur mainmise sur la jeunesse. Incapables de comprendre, et encore moins d’accepter, ce basculement, certaines organisations gauchistes en ont même été réduites à agresser physiquement, à 20 contre 1 selon leurs bonnes vieilles habitudes, plusieurs adolescents colleurs d’affiches du Blocco, suscitant l’indignation de l’ensemble de l’opinion publique et finissant ainsi de perdre leurs derniers haillons de crédibilité.

Aujourd’hui, le constat est clair : la véritable contre-culture, celle qui enthousiasme les gamins rebelles, leur donne envie de s’identifier et de s’investir, a changé de camp, changé de couleur, virant du rouge au noir.

A l’origine de ce tremblement de terre social et politique, on trouve l’énorme travail réalisé par Casapound et son chef, le très charismatique Gianlucca Iannone.

Casapound, mouvement fondé autour du groupe de rock Zetazeroalfa, a réussi à concrétiser le rêve de toutes les droites alternatives et radicales européennes : battre la gauche sur ses propres terrains, de la musique au social en passant par le sport et la mode vestimentaire.

Le premier exploit de Casapound a sans doute été la fondation de centres sociaux « de droite », dont le plus emblématique est cet imposant immeuble de 7 étages à deux pas de la gare de Termini, sorte d’îlot d’italianité surgissant au milieu des magasins et restaurants chinois, « squatté » depuis 2005 et abritant, outre les traditionnelles activités militantes (conférences, formations, réalisation de matériel de propagande...) plusieurs familles italiennes extirpées de la précarité.

Casapound Roma est également devenu le lieu de passage obligé de tous les militants nationalistes et identitaires d’Europe et d’ailleurs venant observer ce qu’il est possible de réaliser avec de l’imagination, du courage, de l’enthousiasme et surtout beaucoup de labeur. Un investissement militant colossal que Gianlucca Iannone ne supporte pas de voir terni par les allégations de « collusion » avec le pouvoir berlusconien ou « d’indulgences » de la part de la mairie tenue par l’ancien radical Giorgia Allemanno, rappelant que c’est sous le mandat du précédent édile socialiste, la calamiteux Walter Vetroni,  que Casapound a été fondé et a réussi à imposer sa légitimité.

Cette expérience romaine inédite a depuis lors suscité des vocations à travers tout le pays, notamment à Latina, au cœur de l’agro pontino, où les militants locaux, menés par l’énergique Enzo Savarezi, ont également occupé un immeuble laissé vacant depuis plusieurs années et qui abrite aujourd’hui une dizaine de familles en difficultés ainsi que… la protection civile de la ville, qui s’était retrouvée sdf suites aux errements de gestion de la municipalité. C’est aussi cela l’Italie !

Casapound Latina propose désormais une librairie, un pub et une salle de sports, représentant ainsi pour la jeunesse locale, une véritable alternative, vivante et concrète, à la fuite virtuelle ou aux tentations toxicologiques, très présentes en Italie.

C’est d’ailleurs sans doute là que réside l’une des clefs principales du succès de Casapound, dans sa capacité à proposer, à sortir de la posture du discours pour incarner ses idées au quotidien, dans son aptitude à embrasser l’ensemble des préoccupations de la population sous un angle positif et volontariste.

Loin de ratiociner sur le passé ou de se borner à dénoncer des maux ou à critiquer ses adversaires, Casapound promeut l’amour des siens et les mérites d’une communauté solidaire et constructive, regardant l’avenir non pas avec crainte ou frilosité mais avec passion.

Clubs sportifs (Water-polo, hockey, plongée sous-marine, randonnée parachutisme…), groupes musicaux (plusieurs concerts par semaine), actions caritatives (Soutien aux sinistrés d’Aquila ou au peuple Karen de Birmanie), agitation culturelle (« Les artistes pour Casapound ») revendications sociales (« Mutuo sociale », proposition de loi pour l’accession à l’habitat de tous les italiens)… ce sont toujours la vitalité et le désir de bâtir qui dominent les initiatives des militants de Casapound, à mille lieux d’une extrême droite rancie, remâchant sans cesse ses défaites, ses obsessions et ses aigreurs.

Et même si ces militants se revendiquent toujours fièrement « fascistes », ce n’est nullement par passéisme ou folklore, car ils se veulent les « fascistes du 3e millénaire » et considérent le fascisme non pas comme une idéologie mais comme une attitude générale face à la vie.

Une attitude qui peut les amener à prendre position pour les droits civils des homosexuels et contre la stupidité des violences homophobes, à dialoguer sans gêne avec d’anciens activistes des brigades rouges ou à s’opposer fermement à l’égoïsme économique et aux vélléités séparatistes de la Ligue du Nord. Une attitude qui compose au final un cocktail particulièrement détonnant qui ne cesse d’exploser au visage des bien-pensants.

« Nous sommes le rock’n’roll, vous êtes les Quackers ! » comme le résumait avec humour Gilanucca Iannone dans une réponse faite à une journaliste de gauche lors d’une conférence de presse.

Un «rock’n’roll » rebelle et iconoclaste qui fait de plus en plus d’émules comme en témoigne le fulgurant succès du roman « Nessun Dolore » qui situe son action au cœur de Casapound et s’est déjà vendu à plus de 10 000 exemplaires.

Comme le déclare l’un des personnages du livre, même si elle ne remporte pas la victoire, cette jeunesse militante « ce sera bien amusée et aura au moins vraiment vécu. » Pour le reste : Me ne frego !

Xavier E.

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