Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
O.N.G. - Extrême-orient(é)
22 mars 2011

Réorienter sa consommation

2efacd5850a7f91b85cc44ee66600993a9a24d7625820f4736e86bc5d6e503616ee3168316ddc83db5a516580

Face à la mondialisation mercantilo-libérale, source principale – si ce n’est unique- des maux qui exterminent à petit feu les peuples du monde,  le militant patriote et identitaire ne voulant pas se cantonner au confort du discours et de la posture se voit confronté à deux obligations qui ne sont rien moins que la plateforme minimale sur laquelle il pourra construire sa crédibilité puis son efficacité.

La première obligation est l’introduction du sens de la limite, de la simplicité et de la « frugalité » dans les dimensions économiques de son existence. Le dogme de la « croissance », de l’expansion matérialiste perpétuelle, du gain maximum et de l’accumulation compulsive et infinie est le moteur central, vital, du système que nous combattons. Accepter la grille de lecture et de valeurs qui le sous-tend (appétit financier, obsession du paraître, goût du gadget, de l’accessoire, de l’immédiat…) rend donc inévitablement complice de l’ennemi, quel que soit par ailleurs l’activisme déployé.

Consommer moins, mieux, se concentrer sur l’essentiel, délaisser le superficiel, l’abandonner aux imbéciles sans profondeur, privilégier le don et l’échange sur l’achat systématique, réhabiliter les qualités de l’être, la gratuité, le bénévolat, le désintéressement, le prêt... ne doivent pas apparaître comme des « sacrifices » mais comme les comportements normaux d’individus ayant rompu avec la névrose mégalomane de « l’ubris » consumériste.

Deuxième obligation : intégrer le maximum du résidu épuré de ses achats et dépenses (qui comprend, bien entendu, des dépenses de confort et de loisirs, le but n’étant pas l’ascèse mais la raison et la mesure) vers des circuits éthiques et militants nourrissant une économie parallèle, alternative, communautaire, fonctionnant autant qu’il est possible en « vase clos » et court-circuitant les structures classiques de l’économie « ouverte » et mondialisée.

L’offre, en compétences, en produits, en services, en savoir-faire, existe. Ne manque que la mise en relation, en réseau et, bien sûr, la volonté de faire le petit effort quotidien qu’exige la démarche.

Aller en vacances dans le gîte rural tenu par des camarades au cœur de notre France dite « profonde » plutôt que dans un quelconque club offrant un accès aseptisé à une plage exotique couverte de vaux occidentaux rôtissant sous le soleil, acheter à sa fiancée des bijoux forgés par un artisan orfèvre de nos pays plutôt que céder au clinquant et à la frime de marques prestigieuses, médiatiques et internationalisées, lire les étiquettes des vêtement achetés, n’en prendre qu’un « made in France » plutôt que trois ou quatre « made in esclavage chinois », intégrer le temps de choisir, de réfléchir à l’utilité réelle d’une pulsion commerciale, d’un désir fugace et souvent imitatif, d’un prurit consumériste, faire trois stations de métro de plus pour donner son argent au restaurateur ami plutôt qu’à l’anonyme ou au franchisé, boire ses bières au local militant avec ses camarades même si le lieu est moins achalandé en mini-jupes surmaquillées que le bar lounge du coin, faire les brocantes, les marchés, les vide greniers et les ventes aux enchères plutôt que les salons commerciaux, les sites de vente en ligne et les grandes surfaces, faire réparer plutôt que racheter, coudre, rapiécer, récupérer plutôt que jeter et jeter encore, inviter ses camarades, les héberger chez soi, partager…

Qu’il s’agisse d emiel, de viande, de vin, d’assurances, de mobilier, de travaux, d’habillement, de voyages…chaque achat effectué- ou tout du moins la plus large part possible d’entre eux- doit répondre à la question « n’aurais-je pas pu le faire auprès d’un camarade ou dans le cadre d’un circuit conforme à la vision du monde que je prétends défendre ? ».

Dans un monde entièrement dominé par l’économie, le pouvoir d’achat est la première des armes. Ne pas l’utiliser à bon escient condamne inéluctablement à l’incohérence et à l’impuissance.

Zentropa

Publicité
Commentaires
Publicité